Pallas - XXV

Sorti le: 24/01/2011

Par Jean-Philippe Haas

Label: Music Theories Recordings

Site:

Les changements de personnel n’augurent pas forcément le meilleur dans un groupe de musique. Combien en a-t-on vu décliner après le départ, volontaire ou non, d’un leader charismatique ? A sa modeste échelle, Pallas suscite des interrogations. Le limogeage un peu abrupt du chanteur historique Alan Reed a en effet de quoi soulever quelques inquiétudes, tant son timbre particulier et sa présence scénique faisaient partie de ses caractéristiques notables. Son successeur, Paul Mackie aura fort à faire pour remplacer celui qui fut pendant plus d’un quart de siècle le frontman de Pallas.

Annoncé comme le successeur de The Sentinel (sorti en 1984 et réédité en 2004 sous la forme qui était originellement prévue par le groupe), XXV traite de la déliquescence d’une Terre en proie à la guerre et aux désastres écologiques. Les Atlantes, démiurges à l’origine de l’Humanité, vont tenter de sauver leur création par l’intermédiaire d’une créature nommée la Sentinelle.

Pour faire le lien entre les deux disques, la bande à Graeme Murray a sorti les grosses guitares et la double pédale pour un « Falling Down » haut en couleurs qui rappelle les titres les plus épiques d’Arena. La musique colle au plus proche de la narration, ménageant des moments hautement dramatiques, vigoureux ou atmosphériques. Seulement, si les albums de Pallas ont gagné en puissance, ils se sont aussi fondus dans le moule du néo-progressif surproduit des années deux mille.

Au fil des disques, et concrètement depuis le « retour » des Écossais en 1998 avec Beat the Drum, ce qui les différenciait de leurs compagnons de route de l’époque s’est peu à peu dilué, et l’absence d’Alan Reed renforce aujourd’hui cette sensation d’avoir affaire à une formation parmi d’autres. La patte du groupe, si elle n’a pas disparu, peine à se faire entendre : seuls « The Alien Messiah » et « Sacrifice » évoqueront peut-être vaguement ce qu’il fut en 1984.

Ce nouvel épisode n’est donc ni meilleur ni inférieur à ses prédécesseurs. Il contribue simplement à garnir une discographie qui s’est homogénéisée au fil du temps. Il ne faut s’attendre à aucune surprise de ce XXV. Cette belle et grosse livraison, malgré son lot de belles mélodies et de moments épiques, n’a plus que de rares points communs avec The Sentinel.