Fonderia - My Grandmother's Space Suit

Sorti le: 20/10/2010

Par Jean-Philippe Haas

Label: autproduction

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L’Italie d’aujourd’hui ne livre pas que des ersatz de Dream Theater ou des disciples du Genesis de la grande époque. Certaines formations comme Fonderia peuvent même prétendre appartenir à l’avant-garde des musiques progressives. Ainsi, depuis Re>>enter, le quintette romain a emprunté une piste originale menant vers un electro-jazz ambient qui se décline de multiples façons.

Ce troisième album repose sur des motifs répétitifs en constante évolution. Loin d’être monolithique, le disque étonne en permanence sans avoir jamais recours à de futiles artifices. La trompette de Luca Pietropaoli tisse des broderies mélodiques et enlumine neuf titres où la dimension émotionnelle n’est jamais perdue de vue. Le caractère improvisé bien présent encore sur son prédécesseur s’estompe au profit de schémas plus transparents mais strictement balisés.

À l’intérieur de ces structures souples évolue la myriade d’influences qui compose le groupe. Ainsi, le funk futuriste de « A Billion Electric Sheep » côtoie « Gravity Wave » et ses faux airs de Saint Germain. L’introduction de « Liquid » évoque Klaus Schulze, avant qu’un jazz mélancolique ne prenne le relais, tandis que « Gojira » foule des terres déjà défrichées par King Crimson.

Les titres chantés explorent avec humour la facette pop – inédite ! – de Fonderia, comme le très sautillant « I Can’t Believe This Is Just a Pop(e) Song » ou plus intimement comme sur « Loaded Gun », chanson atmosphérique et délicate, où les influences de Radiohead et de Björk sont palpables.

Aux frontières de plusieurs genres, My Grandmother’s Space Suit dispose d’un potentiel d’envoûtement tout à fait hors du commun. Audacieuse sans être prétentieuse, hypnotique sans être ennuyeuse, la nouvelle production des Italiens distille son inventivité au fil des écoutes et pourrait sans conteste devenir une référence incontournable.