Lazaro - Vision

Sorti le: 12/10/2010

Par Jérôme Walczak

Label: Musea Parallèle

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S’il fallait sauver un disque du label Musea cette année, ce serait bien Visions et son casting de choix comprenant notamment Jordan Rudess (Dream Theater), Mel Gaynor (l’autre Simple Minds, celui qui n’a pas grossi, rappelez-vous, au fond avec la guitare qu’on n’entendait jamais tandis qu’on tapait dans les mains sur « Don’t you Forget About Me »…), Urias Duffy de Whitesnake, Jean-Pierre Claverie, et d’autres encore sur une liste longue comme le bras…

Michel Lazaro, non content de réunir ces ténors, offre surtout une « synthèse » assez heureuse entre du néo-progressif académique, assez simple et peu subtil (comprendre épuré, il s’agit d’un compliment) et des moments plus heavy qui se laissent écouter sans difficultés majeures, et que l’amateur de Dream Theater ne devrait pas avoir de mal à associer…

Outre des nappes de claviers, des rythmes effrénés secondés par une batterie plus que virtuose, de pompeux ponts qui ne dépareraient pas chez Rhapsody of Fire, et une introduction façon bourrée auvergnate celtisante qui donne envie de danser la gigue, il faut également compter un nombre incroyable de voix hors champ, de refrains entêtants, d’incises parlées plus que chantées dans ce fatras d’atmosphères changeantes, variées et pour le moins dynamiques.

Rappelant Aragon, ces Australiens qui composèrent Mouse, l’un des disques majeurs du néo dans les années quatre-vingt-dix, Lazaro connaît son métier et sait manier l’hétérogénéité des styles, des ambiances et des instruments en étant toutefois plus gai. Rien n’est unifié sur cet album, or l’ensemble sonne étrangement juste. Cela doit s’appeler du rock progressif…

En déployant tous les poncifs du genre (sauf les délires spatiaux), le Français les distille les uns après les autres en prenant soin de composer de vraies mélodies, des chansons enivrantes bien que produites a minima. Voilà le secret : c’est peut-être un joyeux bazar, mais c’est un bazar séduisant, avec des titres qui font mouche. Entre Ange, Alan Simon, Era et Aragon, voilà un nouvel artiste à défendre.