Mario Cottarelli - Prodigiosa macchina

Sorti le: 30/08/2010

Par Christophe Gigon

Label: New LM Records

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Depuis le règne récent de l’autoproduction et de la M.A.O (musique assistée par ordinateur), le meilleur comme le pire peuvent aboutir sur les pupitres des rédactions des magazines musicaux. Cette révolution, qui permet certes à de jeunes talents peu fortunés de s’exprimer, de créer puis d’enregistrer, peut également se transformer en réservoir inépuisable d’albums qui n’ont d’égal à leur vacuité qu’un amateurisme éclairé. Ainsi faut-il à présent accepter l’idée que l’offre musicale devient pléthorique car accessible à tout un chacun, sans sélection ni décantation. À peine créé, déjà donné, tel semble être le nouveau credo du vingt-et-unième siècle musical.

Mario Cottarelli se place d’emblée au point médian de ces deux extrêmes que constituent le yin et le yang ci-dessus exposés. Si un tel disque était paru dans les années quatre-vingt, il n’aurait intéressé personne pour la simple et bonne raison qu’il n’aurait jamais franchi le filtre de la sélection des responsables de maison de disques. Corollaire intéressant : il n’aurait donc jamais existé, du moins aux oreilles du public. Vertige métaphysique !

Il n’empêche que cet Italien ne semble pas né du dernier minestrone. Voilà un musicien actif depuis les années soixante-dix, producteur et compositeur de musique de variétés, il ne se pose pas exactement comme le prototype connu du jeune groupe adolescent qui propose sa musique sur son Myspace coloré. Les trois longs titres qui constituent ce premier album ont été composés il y a plus de trente ans. Et ce sont bel et bien les facilités actuelles que procurent les home studios qui ont permis à ce quinquagénaire de finaliser ses morceaux.

Il s’agit de suites progressives ultraclassiques (Yes, Genesis, PFM, Banco, etc.) réchauffées (c’est le cas de le dire après une congélation de plusieurs décennies ! ) et convenues. Si l’homme est seul aux commandes du navire, force est de reconnaître qu’il s’en sort avec les honneurs même si, autonomie oblige, l’ensemble sonne tout de même bien synthétique. Qui a vraiment envie d’écouter un tel disque, surtout face au choix démesuré qu’offre la production actuelle dans ce registre saturé jusqu’à la moelle ? Quasiment personne.