Nevermore - The Obsidian Conspiracy

Sorti le: 27/05/2010

Par Nicolas Soulat

Label: Century Media

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S’il est une étape sur laquelle il ne vaut mieux pas s’attarder pour une formation de metal en plein essor, c’est bien celle dite du « groupe attendu au tournant ». Nevermore vient donc d’entrer dans cette antichambre et va devoir, comme d’autres avant lui, mobiliser l’originalité, l’audace et la détermination face aux critiques acerbes des fans de la première heure. On frôle ici les bons vieux débats qui datent de la naissance du rock, au moins, et ce sont autant de questions judicieuses qui sont en droit d’être posées en commençant à cerner la démarche artistique d’excellents musiciens.

Pour rester dans la tradition et les clichés, The Obsidian Conspiracy est loin d’être un mauvais album. Bien produit, parfaitement exécuté, puissant notamment grâce aux riffs acérés et aux compétences guitaristiques de Jeff Loomis, ce nouvel album remplit parfaitement son office en proposant un heavy metal puissant, et rassurant dans la mesure où tous les ingrédients du genre viennent poser des repères déjà bien établis. Les mélodies sont efficaces et renforcent la personnalité du groupe au travers de lignes de chants décalées qui naviguent toujours sur ce contraste entre douceur et froideur, entretenu jusque dans les projets en solo des principaux protagonistes.

De la même manière qu’à l’époque il était impossible de se contenter d’un Black Album de Metallica après avoir écouté …And Justice For All, il sera très difficile de trouver un quelconque charme à cet énième opus. Les Américains s’enlisent malheureusement dans une redite et commettent probablement une erreur en voulant asseoir un style qui ne demande a contrario qu’à muter. Dommage, surtout devant la fantastique capacité de Nevermore à mélanger les influences. Le paradoxe est  franchement frustrant car au final, tout est réuni ici pour assister à un véritable envol. Or le groupe choisit de s’enraciner invariablement. Cela aurait pu être supportable voire franchement fédérateur si les précédents albums n’avaient pas déjà dit la messe…