The New Loud - Measures Melt

Sorti le: 11/05/2010

Par Christophe Manhès

Label: autoproduction

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Après avoir fait mûrir comme il se doit l’originalité de leur formule notamment par le biais de leur EP Can’t Stop Knowing, les Américains se sont enfin jetés à l’eau. Il était donc intéressant de savoir si ce groupe improbable, à la fois moderne, chatoyant et d’un kitsch totalement assumé, pouvait délivrer un format plus casse-cou, à savoir l’album. D’ailleurs, cet été, pour bronzer ou danser futé, pourquoi ne pas essayer aussi de se chauffer aux faisceaux particulièrement irisés de ce Measures Melt et de ces couleurs qui devraient chasser la grisaille ambiante ?

Le trio américain ne déçoit pas et confirme ce travail sur le son méthodiquement conceptualisé à partir d’un postulat pop et punk puisé à la source de la culture new wave des années quatre-vingt. En orfèvre talentueux, The New Loud l’a ciselé en le modernisant de manière suffisamment décalée et énergique pour arriver à un surprenant dynamitage de ce vieux croulant de pop rock ! En seulement trente-trois petites minutes, Measures Melt décape les murs, ramone la cheminée et fait le ménage. The New Loud c’est en quelque sorte Monsieur Propre façon John Waters, avec paillettes, talons aiguilles et boule à facette ! Cool.

Bien sûr les grosses ficelles apparaissent parfois (« Wrapped In Plastic » ou « Out of Control ») où l’aspect aguichant de la pop prend nettement le dessus, avec toutefois tellement d’ironie et d’intelligence que l’on a la nette impression d’y assouvir enfin toutes les frustrations accumulées par la nullité ce genre issu de la génération sacrifiée des eighties. Enfin, comment résister à la folie pyrotechnique de « All I’ve Got » ou de « Better This Way » ?

The New Loud en a visiblement beaucoup sous le pied et peut donc faire encore mieux. En attendant, Measures Melt est certainement une des productions Technicolor les plus réjouissantes que l’on puisse se mettre entre les oreilles aujourd’hui. Un cocktail à engloutir au plus vite avant que les hautes autorités de l’État n’interdisent l’accès à ses effets hautement éthyliques.