Altare Thotemico - Altare Thotemico

Sorti le: 25/02/2010

Par Christophe Gigon

Label: Ma.Ra.Cash Records

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Pénible et daté, voilà les deux premiers qualificatifs qui viennent à l’esprit à l’écoute d’un tel manifeste musical. Altare Thotemico est une formation italienne de rock progressif rétrograde qui apportera des jéroboams d’eau à mettre au moulin des détracteurs de ce style de musique qui n’avait nullement besoin de si piètres ambassadeurs. Le rock progressif typé seventies peut charrier son lot de contempteurs pour d’évidentes raisons d’inadéquation temporelle.

En d’autres termes, pourquoi refaire ce qui n’est plus à faire, pour paraphraser le Père Décamps dans ce magnifique titre angélique qu’est « Le rêve est à rêver » ? Si l’on accepte la prémisse que chaque groupe semble bien évidemment en droit de jouer la musique qui lui chante à toute époque, il reste encore à accepter le second postulat autrement plus discutable que chacun a le droit de produire un disque même si le résultat s’avère plutôt médiocre. Et le travail du critique musical consiste, certes, modestement, à alerter son lectorat quand un tel cas de figure apparaît. C’est clairement le cas avec cet album éponyme.

Pour être encore plus transparent, la voix, le plus souvent insupportable, est probablement sortie du purgatoire progressif que constituent les couloirs des locaux de Musea et certains sons de claviers semblent directement issus des rediffusions sur RTL9 des premiers épisodes de Mickey Mouse (véridique), le tout mâtiné de rythmes que l’on croirait extraits de la série Starsky et Hutch (ceux que l’on entend en arrière-plan à chaque fois que Ken Hutchinson saute par dessus le capot de la Ford Gran Torino Sport 1974…).

Difficile en outre de faire l’impasse sur des textes déclamés sur un timbre théâtral frisant le ridicule (parfois même trafiqué au vocoder ou autres moulinettes branchouilles), un orgue d’église, de grosses guitares (desquelles sortent de petits sons), une pochette vue et revue sur des centaines de compilations venimeuses (avec, trop souvent, The Nice, Rick Wakeman ou même Uriah Heep) qui achèvent de tendre la perche au chroniqueur passablement ébaudi par si peu d’ambition. Régressif et infantile, voilà finalement les deux derniers qualificatifs qui viennent ensuite dresser le bilan d’un tel surplace plus qu’évident.