King of Agogik - The Rhythmic Drawing Room

Sorti le: 29/12/2009

Par Aleksandr Lézy

Label: sAUsTARK Records

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Voici le retour de Hans-Jörg Schmitz, le roi de l’agogique, multi-instrumentiste prolifique et principalement batteur de son projet ambitieux. De retour sur son propre label avec un double album, un an seulement après Aleatorik System, King of Agogik revient sous le signe de l’exubérance et l’irrationnelle cascade d’idées à foison.

Il lui était reproché auparavant de mettre un peu trop en avant son évidente et époustouflante technicité au service d’une écriture progressive trop extravagante, malgré quelques idées intéressantes et pourtant si peu développées. The Rhythmic Drawing Room s’avère encore plus touffu, limite indigeste. Dans l’esprit aussi bien musical que conceptuel, la comparaison apparaît évidente avec d’autres rois, eux de Suède et non d’Allemagne, The Flower Kings à l’époque où la somme de chansons sorties en un an aurait pu correspondre à l’intégrale de certains autres groupes sur une décennie.

King of Agogik pratique un rock progressif teinté de modernisme mais avec aussi la nostalgie de l’époque où les premiers Yes ou Genesis faisaient rage. On notera par exemple un clin d’œil à ce dernier quasiment imperceptible sur l’introduction de « Moonlit Window ». Le premier disque contient son lot de surprises comme « Stick, Trick and Track » et sa longue suite « The Disgusting Life of Lupus W. » mais aussi son pendant d’inutilité comme les petits intermèdes et autres excentricités qui auraient pu être perçues différemment si elles avaient été exploitées dans des morceaux plus conséquents. Bref, il y a à boire et à manger …

Les nombreux invités contribuent à créer une atmosphère conviviale, fraîche et renouvelée au fil des morceaux. Le second disque bénéficie lui de cet apport en main d’œuvre et apporte une certaine consistance à l’ensemble de ce double album. Il aurait été dommageable en effet de s’arrêter sur l’impression mitigée de la première heure. Alors même si King of Agogik se rattrape avec un somptueux « Leave » plein de rebondissements, il y a déjà indigestion.

Edifice pharaonique dans son entité, Hans-Jörg Schmitz donne l’impression de vouloir remplir les galettes comme on fourre une dinde, à ras bord. N’est-il pas conscient qu’il faut privilégier la qualité à la quantité ? Car ses idées, loin d’être pauvres, ne sont pas, semble-t-il, assez exploitées ou même parfois assez mûrement réfléchies. Comme si cela ne suffisait pas, les morceaux déjà bien nombreux, sont par-dessus tout trop longs pour la plupart. Se plonger dans ce labyrinthe sonore pourtant bien ficelé relève de la prouesse et pourrait être pour certains extrêmement fatigante. C’est bientôt les soldes, proposons lui une réduction sur les albums à venir.