The Orb - Baghdad Batteries

Sorti le: 31/08/2009

Par Jean-Daniel Kleisl

Label: Malicious Damage

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En ces temps de disques rippés, bippés, brûlés, voire dématérialisés, le travail du critique est forcément incomplet car il n’a plus la vue holistique nécessaire sur une œuvre. Certains labels l’ont parfaitement compris, à l’instar de Division Records (Shelving) ou de Malicious Damage dont la nouvelle publication de The Orb est arrivée à notre rédaction dans son écrin original, une superbe édition vinyle replica. Sans dévoiler trop de secrets, il convient de préciser que le ramage de ces Baghdad Batteries se rapporte joliment à son plumage.

Ce grand projet d’Alex Paterson est depuis la fin des années quatre-vingt l’un des fers de lance de la musique électronique anglaise, avec sa house ambient qui rappelle parfois les travaux de Krafwerk et Brian Eno. Il avait connu la joie des charts avec U.F.Orb (n°1 en 1992) et Orbus Terrarum (1995), première collaboration avec Thomas Fehlmann et considéré comme un chef d’œuvre. L’ensemble avait également défrayé la chronique à l’époque avec un remix qui avait fait hurler Jean-Michel Jarre, Toxygene, n° 4 des charts en 1997.

Baghdad Batteries fait ainsi référence à la première pile électrique fonctionnant au jus de citron, dont des restes, qui datent de deux mille ans, ont été découvert en 1938 par un archéologue allemand aux alentours de Bagdad. Le disque se meut dans un style atmosphérique et ouaté de haute facture qui n’est pas sans rappeler les meilleurs moments du binôme Fripp / Eno. Le relaxant mais étonnement intense « Chocolate Fingers » est à mentionner en particulier. Dès « Dolly Unit », le propos change grâce à des ajouts technoïdes plus rythmés tout en baignant dans un tempo lent. A partir de « Pebbles », The Orb renoue au style purement ambient et stratosphérique, comme si cette partie intermédiaire n’était qu’une superbe parenthèse.

Troisième disque du tandem à paraître chez Malicious Damage dans la série des Orbsessions, ce nouvel album est une véritable réussite qui, s’il ne révolutionne pas le genre, met en évidence avec bonheur le savoir faire de la paire Paterson / Fehlmann. Admirablement construit et produit, nul doute qu’il se bonifiera encore avec le temps et embellira à coup sûr une discographie déjà remarquable.