Roswell Six - Beyond the Horizon

Sorti le: 02/06/2009

Par Jean-Philippe Haas

Label: ProgRock Records

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Le nom de Kevin J. Anderson n’est probablement pas étranger aux amateurs de science-fiction mainstream. Connu notamment pour avoir écrit des romans dans des univers populaires tels que Star Wars, X-Files ou Dune, cet auteur américain, non content d’avoir vendu du réchauffé par containers entiers, a décidé avec l’aide de son écrivaine d’épouse de faire mettre en musique sa nouvelle œuvre, Terra Incognita, dont le premier volume se dévoile.

Avec Eric Norlander aux commandes, des instrumentistes comme Gary Werkamp ou Martin Orford et des voix telles que celles de James Labrie, Michael Sadler ou encore Lana Lane, on pouvait espérer découvrir, à défaut de quelque chose d’original, une œuvre épique pleine de rebondissements. Malheureusement, le cliché de l’opéra heavy metal explose ici dans toute sa splendeur. Orgue d’église, claviers ultra pompeux et d’un goût douteux, faux violons, riffs mille fois entendus, ballades indigentes, titres poussifs, remplissage : le grand bazar du kitsch grandiloquent est de sortie. Concrètement, Beyond the Horizon peut se décrire ainsi : un assemblage musical aux propriétés soporifiques, composé des chutes d’un album d’Ayreon et agrémenté de fonds de tiroir de Caamora… La gloriole cheap a trouvé avec le roman d’Anderson un terreau fertile. La solution de facilité consisterait à taper gratuitement sur ce disque et à l’enfoncer jusqu’au bout. L’autre alternative… eh bien, il n’y en a pas, tant il est difficile de trouver de vraies qualités à ce fade gruau, véritable concentré de tous les poncifs qui polluent le genre.

Malgré tout, le succès de ce projet semble garanti. La liste des invités est si longue et si impressionnante que monsieur Lucassen lui-même aurait du mal à en proposer une semblable. Et s’ils ne sont pas tous au sommet de leur forme, les participants abattent leur tâche avec les qualités qu’on leur connaît, sur fond de production très professionnelle, bien qu’hideuse. Quant à la durée de vie d’un tel album, la cause est entendue : Beyond the Horizon se laissera écouter une paire de fois puis ira garnir pour longtemps les rayonnages d’un disquaire d’occasion.