Red Star Revolt - Red Star Revolt

Sorti le: 07/04/2009

Par Jean-Daniel Kleisl

Label: Autoproduction

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Red Star Revolt est un power trio de Denver, Colorado, formé en 2007, et qui a publié son premier essai éponyme à la fin de l’année passée. Passons sur le nom du groupe qui évoque plus une tempête dans un verre d’eau qu’une véritable révolution et concentrons-nous sur sa musique. Nul besoin de chercher trop loin, la promotion se charge de tout. Il s’agit donc de modern rock with an intoxicating dose of 70’s prog inspiré par, entre autres, Tool, Mars Volta, PinkFloyd, Porcupine Tree, Led Zeppelin, Muse, Queens of the Stone Age, etc. Bref, la totale avec en plus une production de très haute qualité.

Pour un premier essai, ils ne s’en sortent pas si mal, les révoltés de l’étoile rouge ! Le trio sait réellement jouer, alliant finesse et puissance. On a affaire à une grosse section rythmique qui permet au guitariste de placer ses accords relativement complexes même si évidemment, l’emploi à tout va du mot « prog » en a dénaturé la signification. L’influence de Tool est patente, principalement dans la première partie du disque et cela s’avère presque énervant quand la voix est trafiquée pour ressembler à celle de Maynard James Keenan (« At Most Desire », excellent néanmoins avec le batteur Dino Cumeo bien en évidence).

A ce sujet, la voix représente vraiment l’élément faible du groupe. Non pas que Aaron Nova soit mauvais, mais son timbre laisse de marbre. Cela n’empêche pas le sieur de très bien s’en tirer sur les morceaux qui rappellent surtout Led Zeppelin – les plus intéressants soit dit en passant -, à savoir « All She Could Have Been » et son magnifique solo de guitare à la « Since I’ve Been Loving You » de la part de Clutch – les rares soli de l’album sont tous magnifiques – et le superbe acoustique « Thorns for June » qui rappellent les grandes chansons folk du dirigeable.

Ce premier essai manque de constance. Aux passages intéressants succèdent des plages plus fades. Néanmoins, il risque fortement de plaire aux amateurs gloutons du genre. S’il marque moins les esprits qu’un Prisma, le groupe helvète dont on attend impatiemment des nouvelles, Red Star Revolt possède tous les atouts pour frapper un grand coup ; pour autant qu’il parvienne à s’affranchir de ses influences, certes louables, mais pesantes.