Satellite - Nostalgia

Sorti le: 31/03/2009

Par Christophe Gigon

Label: Metal Mind Productions

Site:

Inutile de présenter Satellite dont les deux précédents albums (Evening Games en 2006 et Into the Night en 2008) ont déjà été discutés dans ces pages. C’est vrai que leur premier album, A Street Between Sunrise and Sunset, sorti en 2003, avait fait parler de lui, autant pour d’indiscutables qualités intrinsèques qu’au vu du prestigieux pedigree de la formation polonaise, émanation seconde des légendaires Collage.

Quatrième offrande néo-progressive de la troupe du batteur/claviériste/compositeur/auteur Wojtek Szadkowski. La formation est à présent stabilisée et c’est avec plaisir qu’on retrouve le chant de Robert Amirian (qui officiait déjà sur les derniers disques de Collage) et la guitare langoureuse de Sarhan Kubeisi, qui n’est pas sans rappeler celle de son illustre inspirateur, Mirek Gil, cheville ouvrière de Believe, dont le nouvel album est prévu pour très bientôt. Les qualités que l’on a volontiers reconnues à Satellite sont toujours présentes : un son général cristallin, des envolées de guitare lyriques (proches dans le traitement du son de Riverside, autre compatriote remarquable, ou même, plus étrangement, de Carlos Santana), un chant maîtrisé, une batterie au son très contemporain et des compositions solides à défaut d’être originales.

Les handicaps sont également tout aussi prégnants : des sons de claviers datés, des arrangements qui sont autant de clichés du genre et des lignes vocales maniérées qui donneront de terribles nausées aux plus réticents. Même si ce quatrième effort se contente d’aligner ses honorables acquis, il est indéniable que l’ensemble reste fort bien produit et constitue une sorte de manifeste esthétique pour le mouvement néo-progressif du XXIe siècle naissant. Naturellement que les contempteurs de ce style volontiers décrié crieront au loup alors que les amoureux honteux de Pendragon, Collage et autres Aragon sauront y retrouver un nid auditif douillet bienvenu et sécurisant. Il faudrait en outre être de mauvaise foi pour ne pas entendre le naturel avec lequel nos amis polonais savent revêtir leurs atours symphoniques et anachroniques. Nostalgie, quand tu nous tiens !

Un dernier disque malgré tout sensiblement meilleur que le précédent, qui saura convaincre ceux qui n’en ont de toute façon guère besoin et qui achèvera d’écoeurer les autres. Mais, dans son genre, Satellite s’en sort avec les honneurs même si le futur de notre style de prédilection ne passera pas par eux.