Poney Club - Tighter Than a Tick

Sorti le: 11/12/2008

Par Christophe Manhès

Label: Range ta chambre

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Du post-rock français, très plug-and-play, limite garage, avec un son de boîte en fer pour la batterie et une guitare aux distorsions crades, ça vous tente ? Remarquez, volontaire ou pas, cette production nous change un peu des vapeurs romantico-dépressives habituelles. Avec « Tighter Than a Tick » on est ramené au niveau du plancher des vaches, celui, naturaliste, de Jim Harisson parait-il. A l’instar de tous les genres à la mode, le post-rock n’en finit pas de nous décliner les recettes de ses ténors – Godspeed You! Black Emperor et autres A Silver Mt. Zion – à travers moult groupes plus ou moins décalqués ou inspirés. Il faut donc considérer avec clémence le parti pris original de Poney Club de faire dans la breloque plus terrienne qu’aérienne. D’ailleurs, une fois nos oreilles familiarisées avec ce curieux bazar, on admet sans difficulté que cette musique a été confectionnée avec sincérité et une intégrité artistique appréciable. De plus, comme nos Tourangeaux ont un appétit poétique, ils savent bricoler avec ce qu’il faut de naïveté pour faire germer parfois quelques saveurs audacieuses. Les éclats de « October » ou les idées contenues dans « So Late, So… » plaident pour eux. Mais le ciel ne s’ouvre pas toujours aux candides. Quand la bidouille parvient à nous surprendre, c’est surtout pour nous décevoir plus loin. Que l’on sursaute au détour d’un clavier incongru au son mochard, que l’on s’impatiente devant un riff laborieux ou devant quelques compositions sans éclats, ces drôles finissent fréquemment par brouiller leur identité et jeter la suspicion sur la maîtrise de leur sujet. Un album qui possède donc le charme de ses maladresses mais surtout, et c’est bien dommage, un goût d’inachevé que sa grande liberté de ton peine à masquer. A moins qu’elle n’en soit la cause.