Unifaun - Unifaun

Sorti le: 10/12/2008

Par Christophe Gigon

Label: Progress Records

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« Can you tell me where my country lies ? », said the unifaun to his true love’s eyes.. Que celui de nos lecteurs assidus qui ne situerait pas cette célèbre citation quitte son siège et aille de suite réviser ses classiques. C’est en effet la phrase inaugurale du magnifique titre de Genesis, « Dancing with the Moonlight Knight », qui ouvre le non moins magnifique Selling England by the Pound, quatrième album de l’ère Gabriel.

Unifaun est un duo suédois marqué à jamais aux fers rouges par les travaux de l’antique genèse. Pourtant, sur son site Internet, le binôme insiste sur le fait qu’il ne voudrait en aucun cas être comparé à des formations comme The Watch (excellent groupe italien spécialisé dans la réplique du Genesis des années 1970 à 1973) ou même de The Musical Box, le fameux tribute band canadien adoubé par les membres de Genesis eux-mêmes. Quelle prétention, n’est-ce pas ? D’ailleurs contrairement aux deux autres formations citées, Unifaun affirme n’avoir jamais fait aucune reprise de la troupe de Tony Banks. Pour le reste, tout est très clair : vous ne pourrez jamais entendre un groupe sonner plus Genesis que Unifaun.

Tout y est : les sons de claviers d’époque, les envolées de guitare copiées / collées sur celles du grand Hackett, une voix similaire de Peter Gabriel et surtout, des compositions originales bien que guère originales. Bref, Unifaun propose des compositions nouvelles qu’aurait pu écrire le vieux Genesis. Dans ce registre, The Watch s’en sort beaucoup mieux. Non seulement les compositions du groupe milanais sont bien plus solides (et bien plus belles, il faut l’avouer) et, surtout, il manque ce petit quelque chose d’essentiel à la musique d’Unifaun (qui est présent en grande quantité dans la formation transalpine) : l’émotion.

Cependant, amateurs fous fondus du Genesis « de la grande époque », ne boudez pas votre plaisir (malsain). En acquérant le disque de cette formation scandinave, vous faites d’une pierre deux coups : vous vous faites plaisir en écoutant du Genesis, tout bêtement et, en second lieu, vous tenez en vos mains fébriles le quiz ultime pour tout mélomane progressiste qui ne sait comment occuper ses trop longues soirées hivernales (il a déjà épuisé les trois coffrets des rééditions luxueuses de l’intégrale publiée chez EMI en 2007 et 2008). But du jeu : dans chaque titre d’Unifaun se cache un titre de Genesis, à vous de le trouver. Trop facile !