Blandbladen - I Grevens Tid

Sorti le: 20/09/2008

Par Jean-Daniel Kleisl

Label: Transubstans Records

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Bland Bladen ou Blanbladen, c’est comme vous voulez, est un énième groupe suédois de rock psyché instrumental qui jamme à fond les manettes ! Formé en 2001 dans la région de Malmö, le groupe a autoproduit en 2003 I Grevens Tid, avant de se mettre en veilleuse en 2004. Ses membres ont alors rejoint et/ou formé deux autres groupes : Øresund Space Collective, habitué de nos colonnes, et Kaabel. Finalement, les gars qui avaient formé Kaabel ont décidé de ressusciter Blandbladen et de sortir de façon officielle I Grevens Tid chez Transubstans Records, le label psyché de Record Heaven. La boucle est ainsi bouclée.

La question se pose d’emblée : en tant que précurseur de combos tels Øresund Space Collective, Blandbladen tombe-t-il dans les travers que nous avions mentionné dans les chroniques y relatives ? On peut répondre oui, mais dans une certaine mesure seulement, de part le tutoiement incessant et en définitive quelque peu lassant entre les claviers et la guitare, de part la volonté clairement affichée de se situer encore et toujours dans les seventies et, enfin, de part cette inextinguible envie de jouer des pièces de dix minutes et plus, c’est le propre des jam bands, direz-vous. Toutefois, et il faut le souligner, avec cet album, le groupe a su aller à l’essentiel en quarante-cinq minutes jouées avec compétence, mêlant parfois avec bonheur des moments plus intenses (surtout lorsque la pédale wah-wah entre en action), des parties lorgnant vers le prog planant teinté de jazz (les deux premiers morceaux) et des passages plus rentre-dedans (« I Afton Trans », le morceau le plus court).

En d’autres termes, I Grevens Tid, réédition d’un premier essai autoproduit, rappelons-le, est un album réussi dans le genre qu’il propose et qui évite les boursouflures de certains de ses congénères. Toutefois, comme il reste cantonné dans un exercice de style maintes fois essayé, on lui préférera la folie d’un Ozric Tentacles, la musique plus sombre d’un Hypnos 69 ou l’approche résolument plus moderne du psychostoner des Monkey 3. Cela dit, avec la qualité intrinsèque de ses musiciens, Blandbladen a tout à fait la possibilité de sortir l’artillerie lourde à l’avenir.