Ekynox

23/07/2008

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Par Jérôme Walczak

Photos:

Site du groupe :

CONCERT : EKYNOX

  Artistes : Sensitive to Light + Ekynox
Lieu : Paris, Le Sentier des Halles
Date : 05 juillet 2008
Photos : Ekynox

L’affiche de deux univers différents présageait une alléchante soirée : le premier alambiqué et intellectuel de Sensitive to Light, une machine plutôt ben rodée et pétrie d’influences progressives foisonnantes qui a partagé le dynamisme d’Ekynox, chatoyant, chaleureux, accessible et bon enfant.

La soirée débute dans une cave surchauffée, avec un son qui laisse quelque peu à désirer : une batterie trop présente et une voix presque inaudible. Heureusement, Jenny, de Sensitive to Light, rétablit la situation en demandant au public ce qu’il entend. Après une réponse en choeur, le tout se retrouve bien vite rééquilibré. Au passage, un grand bravo à l’équipe du Sentier des Halles, pleine d’humour, trop rare pour ne pas être signaler, de gentillesse et de prévenance dans une salle de concert où la plupart du temps, l’ambiance « porte de prison sur tronche d’endives moites » est requise. Le groupe de Vynce Leff (absent ici) surprend. Le reproche qu’on peut généralement faire à ses albums se situe le foisonnement, une certaine forme d’esthétique un peu trop perfectionniste qui ternit la mélodie sous un trop plein de technicité. Le groupe dévoile cependant une nouvelle facette de sa musique : de vrais morceaux, une véritable ambiance, des refrains (« Legends and Fairytales », notamment) qui n’est pas pour déplaire aux oreilles présentes. Une discussion avec le batteur, Jérôme Blondin, confirme cette inflexion : la recherche de la mélodie et du sens est privilégiée. L’ensemble brillamment orchestré par un saxophone magistral (celui de Taï Phong, eh oui !) et malgré la chaleur et un lumbago, la soirée commene bien.

A l’arrivée d’Ekynox sur scène, premier constat : le groupe sait s’imposer. Le public est immédiatement conquis. Sourires, regards, humilité, ce qui avait séduit la première fois est ici porté à sa quintessence. Les musiciens sont cohérents car ils s’écoutent et s’entendent. Les reprises basse-batterie, par exemple, sont savamment orchestrées. Le dynamisme et le voyage sont garantis. Le répertoire d’Entre deux mondes est presque intégralement interprété, ainsi que nouveaux extraits d’un album à venir. Tout au long du spectable, leur musique marque et se dégagent en outre un incroyable professionnalisme et cette empathie flairés dès les premiers accords. Ekynox nous invite, au sens propre du terme, à s’emmitoufler sous leurs ailes, pour mieux être transporté. Tout est histoire de création artistique par des refarins et des accroches qui nous font voyager. Parfois, PHP se prend même pour Christian Décamps et nous assène des monologues (un petit peu compliqués, certes) dont la prose fait néanmoins mouche. Un dernier conseil : faites un effort et prenez le temps d’aller les écouter et d’acheter leur disque, vraiment. Un gros remerciement pour conclure à PHP, pour avoir su soigner un mal de dos qui aurait privé d’un des meilleurs concerts de cette année !

Jérôme Walczak

site web : http://www.ekynox.fr

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