Workshop - Beyond the Unknown Territory

Sorti le: 22/07/2008

Par Julien Damotte

Label: Autoproduction

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Après une première collaboration en 2004, pour un album nommé Workshop, Kenny Serane et Stéphane Boutinaud, respectivement guitariste et batteur de leur état, ont décidé de continuer l’aventure et d’explorer de nouveaux territoires. A l’instar de leur premier effort, Beyond the Unknown Territory évolue dans un univers metal progressif instrumental, teinté de jazz rock et d’une fusion de très bon goût. La devise des deux inséparables est « exploration musicale et innovation » : ils se donnent pour but de repousser les limites de styles parfois trop figés, de les mêler entre eux et à partir de là d’explorer d’autres horizons à l’aide d’une technique sans faille.

Dès le premier titre, «  Spectral Anarchy  », le ton est donné. Surprenante, rafraîchissante et énergique, la musique de Workshop est un vivier de saveurs. Les thèmes fusion côtoient les rythmiques de plomb, pour laisser place à des soli fluides et endiablés. «  Last Word  » pourrait servir de paradigme de cette alchimie. Il suffit d’imaginer Greg Howe virevoltant sur les rythmiques de John Petrucci pour avoir une bonne idée du résultat. Si l’on excepte « Don’t Forget », petite balade bluesy sans prétention et sans grande originalité, tous les titres (dont six sont en écoute intégrale sur la page Myspace du groupe) sont du même acabit. Cet équilibre entre virtuosité et mélodie se retrouve également dans le jeu des deux protagonistes, dotés d’une qualité très rare, celle de savoir doser. Tantôt retenus, tantôt déchaînés, ces deux musiciens aguerris savent envoyer la sauce quand il le faut, sans pour autant rendre le plat indigeste. La frappe de Stéphane Boutinaud sait se faire groovy (« Without My Soul ») mais aussi lourde quant il le faut. Quant à Kenny Serane, il utilise sa technique à bon escient, sans jamais tomber dans l’excès.

Au rayon invités de marque, Workshop s’est payé le luxe de croiser le fer avec l’inénarrable Christophe Godin mais aussi avec le New-Yorkais Joel Hoekstra (Night Ranger). Kenny renvoie également la balle à un autre virtuose montpelliérain, Richard Daudé (il ne manquerait plus que Charly Sahona de Venturia pour que la dream team du sud soit au complet).

Quant à la production, elle est plus que correcte au vu des moyens et les programmations (nappes, samples et autres soli de claviers) sont brillamment intégrées à l’ensemble. L’homme et la machine cohabitent de manière naturelle et s’allient pour faire de Beyond the Unknown Territory un album de qualité sans surenchère. Cependant, il semble évident qu’il s’adresse principalement aux musiciens (surtout les guitaristes) et autres férus d’acrobaties en tous genre, qui sauront sûrement mieux apprécier toutes les subtilités techniques de l’album.