No-Man - Schoolyard Ghosts

Sorti le: 12/06/2008

Par Christophe Gigon

Label: Snapper Music

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No-Man est peut-être le projet parallèle de Steven Wilson le plus connu, après Porcupine Tree naturellement. Même si Blackfield (collaboration du meneur de l’arbre à porc-épic avec Aviv Geffen, star israélienne) a fait beaucoup parler de lui lors de la parution de ses deux magnifiques albums ; et même si Bass Communion (autre projet de notre Anglais hyperactif) plaît aux amateurs de musique électronique aventureuse, No-Man est longtemps resté le projet prioritaire de Steven Wilson, bien avant que Porcupine Tree explose comme un astre, pour citer le Père Décamps.

En effet, No-Man constituait, dès le début de son existence, un véritable groupe, duo en fait composé du maestro et de Tim Bowness, magnifique chanteur à la retenue toute britannique. Schoolyard Ghosts n’est tout de même rien de moins que le sixième album depuis 1993 ! Alors que Porcupine Tree n’était, au départ, qu’un pseudonyme pour le travail solitaire et expérimental de Steven Wilson, No-Man a été considéré à ses débuts comme le seul « vrai » groupe auquel il participait. Ironie du sort : le succès phénoménal de Porcupine Tree a quelque peu laissé passer au second plan la carrière de son grand frère No-Man.
Et qu’en est-il de la musique ? Même si celle-ci s’est drastiquement assagie depuis les albums des années quatre-vingt dix, les caractéristiques principales du duo sont toujours perceptibles : mélodies éthérées, voix plaintive de Bowness et production en cristal (marque de fabrique de Mister Wilson). Ce dernier effort ne convaincra donc pas les amateurs du premier No-Man, bien plus groovy et agressif. C’est d’ailleurs en écoutant ces albums-là que Fish, le géant écossais en panne de Marillion, eut l’heureuse idée de demander à Steven Wilson de produire son excellent album Sunsets on Empire en 1997 qui redonna, du reste, un coup de pied aux fesses salvateur à sa carrière chaotique.

Schoolyard Ghosts ne représente donc en rien une révolution du style musical dans lequel évolue le couple solide depuis quinze ans. Tout ce qui faisait le charme un peu suranné du groupe est bien présent. Certaines ambiances évoquent même le travail mélodique des meilleurs titres du second album de Blackfield. Avis aux amateurs ! Malheureusement, l’album, bien que superbe de bout en bout, manque parfois cruellement de relief, la faute à une musique extrêmement douce, à la voix parfois soporifique de Bowness ou à une impression de redite adroite du très beau Together We’e Strangers de 2003 ? En tous cas, même si on ne saurait parler d’un pas en avant pour No-Man, ce sixième album n’en reste pas moins fort agréable à écouter. Luxe, calme et volupté disait le poète…