Pär Lindh Project - In Concert - Live in Poland

Sorti le: 26/05/2008

Par Jean-Philippe Haas

Label: Metal Mind Productions

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Dans l’univers précieux et sophistiqué du progressif symphonique, on cite rarement Pär Lindh. Pourtant, l’exubérant claviériste suédois entretient depuis longtemps déjà la flamme d’un genre tombé en désuétude, au travers de collaborations diverses ou aux commandes du Pär Lindh Project, dont la première trace discographique remonte à 1994 avec Gothic Impressions. Après quelques années de silence, Live in Poland amorce le retour du groupe dans une toute nouvelle configuration.

Enregistré pour Metal Mind en 2007 dans l‘incontournable théâtre Wyspiánski de Katowice, ce court concert instrumental (quatre-vingts minutes environ) présente une formation dépouillée : hormis son impressionnant attirail, Pär Lindh n’est accompagné que d’un bassiste, en la personne de William Kopecky, et du batteur Svetlan Råket. Le trio interprète les compositions les plus consistantes de trois albums sortis entre 1994 et 2001, dans un style très inspiré de la musique baroque et classique, et de groupes comme ELP. Une composante rock et jazz vient néanmoins tempérer les excès pompiers qui caractérisent le genre. D’entrée, Pär Lindh s’attaque à l’un des monuments de Moussorgski, « Night on Bare Mountain », issu du premier album et déjà maintes fois maltraité par le passé. La version qu’il propose ici n’est pas exempte d’une inévitable grandiloquence kitsch mais dans l’ensemble, l’œuvre du compositeur russe, dynamisée par une interprétation très rock et des ruptures habilement placées subit un honorable traitement. « Montagues & Capulet » de Prokofiev, en duo avec William Kopecky, est du même acabit, bien qu’un poil plus sobre. Ainsi, les longues pièces aux claviers hégémoniques s’enchaînent, mais contre toute attente, c’est le solo de William Kopecky qui captera peut-être réellement l’attention. Loin de toute démonstration, mélodique, apaisant, « Bill’s Solo » constitue un interlude des plus agréables dans un concert où la mainmise de Pär Lindh se fait parfois étouffante.

L’interview semblant être désormais une tradition chez Metal Mind, ce DVD n’échappe pas à la règle. On laissera à l’amateur du groupe juger de la pertinence de ce bonus, tout comme de la qualité de l’option 5.1.

Le symphonisme parfois exubérant du Pär Lindh Project devrait séduire les nostalgiques de la grande époque de Rick Wakeman et de Keith Emerson. Une petite dose de modernisme, que l’on espère plus prononcée sur un éventuel prochain album studio, pourra même attirer l’attention de quelques autres amateurs.