Art Zoyd Studio & M.N.E. - Expériences de vol 4, 5, 6

Sorti le: 27/03/2008

Par Aleksandr Lézy

Label: RuminanCe

Site:

Pour les Expériences de Vol, Art Zoyd s’associe à Musiques Nouvelles afin de fonder un « Centre Tranfrontalier de Production et Création Musicales » accueillant des compositeurs en résidence. Les pièces sont interprétées, puis enregistrées sur scène par des musiciens d’Art Zoyd (Art Zoyd Studio) et l’Ensemble Musiques Nouvelles. Suite à la sortie des volumes 1, 2 et 3 chez Sub Rosa en 2002, l’aventure continue. Le partenariat engendre en 2006 les volumes 4, 5 et 6 dans un boîtier trois disques compacts.

Art Zoyd/Art Zoyd Studio, sous la direction artistique de Gérard Hourbette, mène un travail sur les structures sonores utilisant les nouvelles technologies musicales et leur application sur scène en temps réel. Quant à Musiques Nouvelles, c’est un pôle de création et de production musicales développant certains axes comme la diffusion de concerts, l’accueil en résidence de compositeurs, l’élaboration de projets pluri- et interdisciplinaires, etc …
Pour résumer l’ensemble de ces trois disques, il semblerait que le rapport se fasse entre la tradition séculaire des instruments de lutherie et la modernité de l’électronique musicale de pointe. Le point commun de toutes les pièces ici exécutées est sans aucun doute les différentes utilisations du violon et de ses déclinaisons (alto, violoncelle et contrebasse) dans des contextes différents, les Expériences de Vol 5 incluant projections et créations vidéo.
Inutile de cacher que certaines pièces sont vraiment très abstraites. Il s’agit pour la plupart d’entre elles de détruire la matière sonore pour la reconstruire en un amas de minuscules particules. On passe du son infiniment petit aux grandes explosions sonores à la manière des changements de volume de l’Opéra. Certaines pièces font figure de théâtre expérimental où la recherche est primordiale mais dont le résultat manque de consistance auditive. Pour d’autres, les notes font surface à l’intérieur de mouvements électroniques. Mélanger l’ancien avec le neuf, faire se confronter différentes matières pour qu’il en résulte une expérience unique.
Ce qu’il est vraiment intéressant de constater, c’est la manière qu’à chaque compositeur d’utiliser les moyens qui sont mis à sa disposition. Il s’avère que même si des similitudes parcourent ce projet, les œuvres offrent chacune un complément à celles qui suivent. Une sorte de métamorphose se crée entre le premier et le dernier morceau des trois disques, passant du plus abstrait au plus concret, le morceau de Daniel Denis (batteur d’Univers Zero).

D’avoir autant de compositeurs et de musiques réunis permet à chacun de piocher ce qui convient le mieux à son oreille. L’expérience peut être courte comme étendue mais écouter les trois disques à la suite relève de la prouesse. Toutes les expériences n’étant pas retranscriptibles sur cd, certaines pièces perdent de leur valeur par rapport à une écoute en concert. Au final l’important ne réside pas tant dans le décollage que dans l’atterrissage.