Winds - Prominence and Demise
Sorti le: 05/12/2007
Par Jean-Philippe Haas
Label: The End Records
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The End Records nous a habitué à signer des artistes atypiques : l’on se penche donc avec intérêt sur chacune des sorties du label. Et le pedigree de Winds a de quoi impressionner, puisqu’on retrouve dans ce quatuor norvégien des membres de Arcturus, Age of Silence, Subterranean Masquerade ou encore Dimmu Borgir. C’est donc à un métal progressif gothique aux relents de black metal que nous avons affaire.
Prominence and Demise est le quatrième disque du groupe, le second chez The End Records. La musique de Winds, que d’aucuns qualifient d’avant-gardiste, mêle le classique, le metal et le progressif. Mais il faudra beaucoup de tolérance pour affirmer qu’il figure sur cet album quelque chose relevant de l’avant-garde. En effet, ce ne sont pas quelques parties de piano, de violon et de violoncelle, ni des breaks à foisons qui pourront prétendre élever Prominence and Demise au rang de disque révolutionnaire. « Ambitieux » est un terme qui conviendrait davantage, car on ne peut nier la complexité de l’œuvre, autant dans la forme que le fond : arrangements classiques, concept sous-jacent, complexité des titres…
Winds ne dispose toutefois pas totalement des moyens de ses ambitions et l’héritage black metal se fait parfois pesant, en particulier pour ce qui concerne la production et la batterie, qui enchaine tapis de double-pédale et breaks fatigants censés faire illusion. Le mixage n’arrange rien à l’affaire : privilégiant la batterie et la basse, il étouffe les subtilités des parties électriques. Le style néo-classique de la guitare pourra lasser tout aussi rapidement, quant au chant de Lars Eric Si, bien que maîtrisé en tous points, il est peu varié et sans grande profondeur, bien que fort heureusement soutenu par quelques invités, dont Agnete M. Kirkevaag (Madder Mortem).
Prominence and Demise ressemble par bien des aspects à son prédécesseur, The Imaginary Direction of Time. Sa faiblesse provient de son ambition, démesurée, qui handicape sérieusement l’accès à la musique de Winds, si bien qu’en définitive, on n’en retient que des bribes.