Amaran's Plight - Voice In The Light

Sorti le: 02/11/2007

Par Julien Damotte

Label: ProgRock Records

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Depuis son apparition en tant qu’invité sur l’album phare de Shadow Gallery, Tyranny, DC Cooper (chanteur de Royal Hunt puis de Silent Force) n’a jamais caché son envie de collaborer à nouveau avec le cerveau de ce groupe, Gary Wehrkamp. C’est désormais chose faite avec ce Voice In The Light très réussi.
A ce duo très attendu viennent se greffer deux autres fines lames de l’univers progressif : Nick D’Virgilio (Spock’s Beard) et Kurt Barbaras (Under The Sun), formant ensemble une section rythmique en béton armé. Une question brûle sans aucun doute les lèvres de la plupart d’entre nous : Amaran’s Plight est-il l’un de ces sempiternels super-groupes qui ne tiendra finalement pas ses promesses ?

Tout d’abord, il faut savoir que ces quatre musiciens se sont réunis autour d’un concept original, puisqu’il s’agit de la mise en musique du roman de John Crawford, portant le même titre que celui de l’album. Ce dernier a d’ailleurs participé à l’écriture des textes et à la mise en œuvre du projet. Son roman s’immisce dans la vie d’un homme qui a connu une near death experience et qui redécouvre ensuite les sentiments, tels l’amour ou l’amitié, sous un autre jour.
Premier constat à l’écoute du disque : si cet album est très varié en termes de styles et de textures, il conserve néanmoins une unité sonore de titre en titre. Le metal mélodique (« Viper ») côtoie le rock progressif old-school, les passages techniques sont entrecoupés d’envolées lyriques et de chœurs dantesques, et ce parfois au sein du même titre (« Shattered Dreams »). Le groupe passe également par des titres presque AOR avec « I Promise You » et son chant féminin. Bref, Voices in the Light est un album varié, mais qui ne part pas pour autant dans tous les sens.

La clef de la réussite, les quatre protagonistes ont bien compris où la chercher. Ils se sont attachés à raconter une histoire, à tisser des liens entre les personnages et les thèmes, pour aboutir à un concept album quasi-théâtral, aussi bien ficelé que les icônes du genre que sont Ayreon ou plus récemment Abydos. Les musiciens, aussi talentueux qu’ils soient, n’ont par conséquent pas cherché à éblouir. Si l’on excepte quelques plans néo-classiques maladroitement intégrés, Gary Wehrkamp fait des merveilles et explore de nombreux aspects de son jeu de guitare, encore inexploités chez Shadow Gallery. Quant à la voix de DC Cooper, imparable dans les envolées à la Rob Halford, elle montre ici quelques-unes de ses limites : puissante dans les aigus, elle plafonne peut-être un peu dans les graves et les médiums. Mais la véritable claque de l’album réside sans surprise dans le duo rythmique imparable D’Virgilio/ Barbaras, qui s’adapte à tous les changements de styles et confère une véritable empreinte sonore à l’album, un immanquable fil conducteur.

Amaran’s Plight n’est donc pas un simple super-groupe parmi tant d’autres, mais s’est attaché à créer un album authentique, original et varié. Si Voice In The Light n’est pas l’album du siècle, il risque néanmoins fort de ne pas quitter les platine de sitôt, et ce quelque soit l’univers de prédilection de l’auditeur.