Slavior - Slavior

Sorti le: 12/10/2007

Par Dan Tordjman

Label: InsideOut Music

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Les aficionados de Fates Warning ont de quoi se réjouir, Mark Zonder n’a pas disparu. L’une des baguettes les plus fines du metal progressif est en effet de retour, avec un nouveau projet, Slavior. Entouré de Wayne Findlay (MSG) en charge de la guitare, de la basse et des claviers, ainsi que du chanteur Gregg Analla (Tribe of Gypsies), Zonder revient, pour démontrer qu’il y a une vie après Fates Warning.

Force est de constater dès les premières notes d’« Origin » que, même si le temps passe vite, il ne semble pas avoir d’emprise sur le père Mark, toujours au taquet, à mêler puissance et finesse. Mark doit marcher à la Zonder (NdD : et la sortie c’est par où ?), car Slavior, c’est pas de la vulgaire pile saline, mais plutôt un bloc secteur rechargé au maximum, prêt à laisser exploser puissance et finesse comme sur « Shatter ». Avant de s’enflammer, il convient toutefois de préciser que Slavior n’est pas aussi progressif que ne pouvaient l’être les albums de Fates Warning, même si les parties de batterie de Zonder (qui se montre toujours plus tordu avec l’âge) restent aussi difficiles à déchiffrer qu’un poème mystique en cyrillique du XVe siècle. A cet égard, on peut d’ailleurs dresser un parallèle avec des groupes bien plus « couillus », à l’image d’un Pantera ou d’un Faith No More période King for a Day… notamment sur « Altar » et « Give It Up ».

Mais alors, Slavior mérite-t-il réellement sa place dans les colonnes d’une publication progressive ? La réponse est clairement positive, au regard de certaines parties exotiques telles celles d’un « Dove », morceau sans doute très bon pour la peau, dont les teintes reggae risquent d’en surprendre plus d’un… On pourrait même évoquer à son propos un croisement entre Police et King’s X. Des amateurs ?

Ce premier essai, dont la production est quasi parfaite, s’avère donc être un premier coup de maître, avec des musiciens donnant paradoxalement l’impression d’avoir joués ensemble toute leur vie. Ce méfait marque-t-il le premier chapitre de la discographie de Slavior ? Ou bien, à l’inverse, ceci n’est-il amené qu’à rester une étoile filante ? L’avenir le dira. Avec une pile comme Zonder, quasi inépuisable, on penche pour la première solution.