Unoma - The Beginning of the End

Sorti le: 12/10/2007

Par Christophe Gigon

Label: Autoproduction

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Et un de plus ! Un ! Encore un groupe surfant allègrement sur la vague du metal mené par une voix féminine. Après The Gathering, Lacuna Coil et Century, Within Temptation, Theatre of Tragedy, Evanescence et autres Nightwish, voici Unoma, groupe espagnol qui propose ici son second album après Croma en 2003. Quoi de neuf sous le soleil ? Presque rien, hélas…

La recette, certes savoureuse, n’en commence pas moins à lasser le mélomane, y compris celui qui avait été fortement émoustillé à l’écoute des premiers albums mythiques du genre (Mandylion de The Gathering ou les premiers Nightwish) à l’orée des années deux mille. Mais l’excitation semble céder la place à la consternation, quand on lui propose une recette réchauffée à coups de micro-ondes digitaux presque dix ans après. Unoma semble sûr de son bon droit, en proposant un album que The Gathering aurait pu sortir il y a dix ans. La voix d’Aurora Ferrer est certes différente de celle de la divine Anneke, mais les ambiances recherchées lorgnent plus que sensiblement vers les chemins défrichés par les célèbres Hollandais. Et c’est un euphémisme que de l’écrire. La structure musicale sert également d’écrin à la très belle voix d’Aurore, comme c’est la coutume dans ce genre de musique. Des montées en puissance, des ambiances tantôt aériennes, tantôt lourdes, et des langueurs éthérées ponctuées par de cristallins arpèges de guitares qui donnent l’impression d’avoir déjà entendu ce qu’elles sont en train même de jouer !

Quelques points originaux sont néanmoins à relever . En premier lieu, l’ensemble du disque n’est point trop uniforme ou monolithique, comme c’est malheureusement trop souvent le cas dans ce style de musique. Certains morceaux rappellent Porcupine Tree à notre bon souvenir («nbsp;Noises and Voices » ou « Dragon sin Piel », chanté en espagnol) ou même le grand Peter Hammill (« Corrupt Song » mené par une voix masculine. L’album se laisse donc écouter sans déplaisir, mais sans que jamais le rédacteur n’ait l’impression d’avoir découvert le futur du rock ! La parution de tels albums remet sur le tapis l’éternelle question de la validité même de l’existence de telles formations, bons élèves certes, mais aussi originaux que peut l’être un disque d’Oasis, dans un style heureusement plus agréable. Encore une fois, le produit est fort bien réalisé, les musiciens « touchent leur bille » et le résultat plaira probablement aux amateurs. Mais les autres continueront de regretter la naissance d’excellents groupes comme The Gathering, Marillion, Dream Theater ou Porcupine Tree, pour toute la pénible descendance dont ils sont responsables, bien que non coupables.