Dreamlost - Outer Reality

Sorti le: 03/09/2007

Par Jean-Philippe Haas

Label: Brennus Music

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Dreamlost se définit comme un groupe de heavy metal progressif influencé par Dream Theater, Metallica, Evergrey et quelques autres. Originaire d’Evry, le quintet fondé en 1996 stabilise sa formation en 2005 et c’est chez Brennus qu’il sort ce premier album l’année suivante après une première démo en 2002. Avec Outer Reality, Dreamlost tente d’aller chasser sur des terres déjà bien occupées par une poignée de groupes intouchables.

Outer Reality contient en théorie tous les ingrédients nécessaires à un album honnête dans le genre pratiqué. Des compositions efficaces sans être trop simplistes, avec quelques refrains bien sentis (« Come And Take », « Borderline »), aux tempi variables (« The Way Things Are », « White Domain »), une « ballade » obligatoire (« Styx »), un ou deux titres épiques (« Killing Money »).

Rien n’est fondamentalement dérangeant sur cet album, ni la performance des musiciens, honorable en tous points, pas plus que la voix d’Arnaud Grandin, agréable et loin des clichés bien qu’à la tessiture limitée, ni même la production, un peu étouffée mais convenable. Et c’est bien là où le bât blesse : aucun superlatif ne vient à la bouche (ou à la plume) lorsqu’il s’agit de décrire Outer Reality. L’absence totale d’originalité, ou simplement de parties vraiment héroïques, certes un peu vaines mais quasi-obligatoires dans le style, rendent cet album lisse, sans aspérité, et désespérément soporifique.

Si quelque chose doit être sauvé sur cet Outer Reality, c’est peut-être l’instrumental « Beauty Never Dies » qui, s’il n’est pas exempt de lourdeurs, parvient à tenir en haleine malgré ses dix minutes. Une petite mention peut également être accordée à la claviériste Alexandra Bruzzo qui sait privilégier les sonorités sobres du piano aux débauches en tout genre qu’on nous sert habituellement.

Dreamlost aura bien du mal à poursuivre sur sa lancée, car bien loin de figurer dans le haut du panier. D’autres groupes français comme Venturia ou Spheric Universe Experiment ne sont pas davantage originaux mais trouvent néanmoins les ressources pour conserver un certain intérêt. Pour Dreamlost, les outils sont bien là mais l’essentiel, la touche de génie, ou du moins l’inspiration, a été oubliée quelque part en chemin.