Circus Maximus - Isolate

Sorti le: 23/08/2007

Par Jean-Philippe Haas

Label: Frontiers Records

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En 2005, les norvégiens de Circus Maximus attiraient l’attention des amateurs de prog metal avec leur The First Chapter plus inspiré que la moyenne d’un genre surpeuplé d’imitations mal dégrossies de Dream Theater et de Symphony X. Avec un goût prononcé pour la mélodie qui évoquait Angra, Circus Maximus avait su redonner quelques couleurs à une recette mainte fois réchauffée, décongelée, raccommodée.

Isolate transforme l’essai en reprenant tout d’abord les ingrédients absolument nécessaires à une telle entreprise : technique irréprochable, production en titane, chant assuré, ni trop agressif, ni trop caricatural, mélodies et refrains mémorisables savamment disposés au milieu de riffs dévastateurs. Ces éléments ne sont toutefois pas suffisants pour accoucher d’un bon album (bien que certains s’en contenteraient volontiers), Circus Maximus y ajoute donc sa touche personnelle qui consiste à frôler l’évidence sans jamais y tomber : plans lisibles mais pas trop, duels héroïques mais pas trop, éventail classique (mais pas trop) des titres devant décemment figurer sur un tel album. Ainsi répondent présents à l’appel : une ballade (« Zero ») ne franchissant jamais la limite du sirupeux, un instrumental (« Sane No More ») plutôt court et digeste, et qui propose quelques belles joutes entre des musiciens dotés à l’évidence de membres et de doigts agiles, un epic (« Mouth of Madness ») varié et dosé à souhait et bien sûr quelques titres conçus pour s’époumoner sous la douche (« Abyss » ou le très FM « Arrival of Love »).

On trouvera bien entendu à redire sur ce disque. Les comparaisons seront inévitables et l’oreille sera immanquablement froissée par quelques clichés, par l’une ou l’autre compositions plus faibles (« A Darkened Mind » qui met du temps à décoller ou « From Childhood’s Hour » qui ressort du conduit auditif aussi rapidement qu’il y est entré), voire par quelques évidentes fautes de goût comme « Arrival of Love », qui bien qu’efficace aurait plutôt dû figurer sur un album de Royal Hunt.

Néanmoins, si Isolate a beau être l’antithèse de la révolution musicale, il apportera la plus grande des satisfactions aux amateurs du genre, transis de désespoir devant la pauvreté artistique de la production actuelle. Ce disque propulse Circus Maximus au voisinage d’Andromeda et offrira de nombreuses écoutes avant de rejoindre la benne à clones.