Eric Minen - Mélodies Urbaines

Sorti le: 07/07/2007

Par Jérôme Walczak

Label: Musea

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Mélodies Urbaines est le premier album solo d’Eric Minen. Ce Savoyard n’est pas inconnu, puisqu’il avait en son temps œuvré dans le collectif Le Bocal, se distinguant par de bien belles reprises de Frank Zappa, et qu’il a également participé à divers groupes de jazz rock, dont Anamorphose.

Saluons d’abord le titre de l’album, qui est un des plus jolis vus ces derniers temps. Le packaging, également, mérite attention : il est dépouillé, orange et noir, et les polices de caractères sont tout en épure. Il convient d’insister un peu sur ces considérations esthétiques car l’objet-album, en lui-même, donne une bonne idée de l’atmosphère qui s’en dégage dès la première écoute. Les dix instrumentaux proposés par Minen sont tout en douceur et invitent chaleureusement à l’apaisement. Aperçu de l’ambiance : c’est tout à fait la musique qu’on écouterait un frais soir d’été, « à la brune », sur une terrasse, en contemplant les lumières de la ville et en imaginant tranquillement, « à la manière de Pérec », les vies qui se trament derrière les petits yeux jaunes, lumineux, qui nous font face comme autant de ciels étoilés.
Les amateurs de Jean-Pascal Boffo ne seront pas dépaysés. Chaque composition est construite de manière relativement similaire, avec un fond de claviers très « ambient » (« Aube ») et des déclinaisons à la guitare. On navigue dans un monde aérien de délicatesse et de simplicité, et l’ensemble est parfois rehaussé de petits clins d’œil arabisants et hispanisants du meilleur effet (« L’Odalisque »), qui rappellent parfois les Concertos d’Aranjuez de Rodrigo.

Tout l’album se décline ainsi, entre balades et comptines pour grands, les guitares sont parfaitement maîtrisées et c’est avec volupté qu’on déguste chacun de ces petits bijoux, élaborés tout en douceur, en calme, en empathie. Une mention spéciale pour « Memphis Dream » qui soulève un sourire de joie au coin des lèvres et procure ces petits moments de bonheur si particuliers que la musique sait seule octroyer.

Souhaitons une bien belle route à Eric Minen, une route longue et sereine, la guitare sur l’épaule, les souliers au vent, marchant tranquillement vers le crépuscule, vers l’apaisement, vers le rêve et la magie. Merci.