Spheric Universe Exp. - Anima

Sorti le: 07/07/2007

Par Aleksandr Lézy

Label: Replica Records

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On ne peut pas dire que les groupes de metal progressif se bousculent en ce moment, encore moins les français. Mais à toute règle, il faut une exception, incarnée ici par Spheric Universe Experience, groupe niçois qui avait déjà fait parler de lui en 2005 avec son sympathique Mental Torments. On pouvait y sentir un certain potentiel et le groupe était donc attendu au tournant avec impatience : comment allaient-ils relever le défi ? C’est chose faite, puisqu’en début d’année 2007 est sorti leur nouvel opus, Anima, bénéficiant d’une bien belle pochette. Mais c’est la musique qui nous intéresse ici !

D’entrée de jeu, « Sceptic » ne laisse pas indifférent. Agressif et direct, son refrain, comme celui de la plupart des titres, fait mouche. Tout au long du disque d’ailleurs, les riffs comme les passages techniques propres au style sont de qualité.
Les bases sont solides, chaque musicien apportant son lot de surprises, comme les soli de guitares de Vince Benaïm ou les textures de claviers, vraiment bien travaillées pour le genre, de Fred Colombo, à qui la part belle est bien évidemment donnée. La basse de John Drai et la batterie de Nico Muller, même si elles sont vraiment intéressantes sur un plan instrumental, se contentent un peu trop de suivre le reste de la bande. Quant à la voix de Franck Garcia, aiguë et mélodique à souhait, elle convient parfaitement au style du groupe.
Spheric Universe Experience a nettement évolué depuis Mental Torments. Plus personnelle, sa musique navigue entre Eldritch pour ses idées « claviéristiques » et Symphony X pour ses riffs accrocheurs et techniques comme sur « Inner Quest » ou encore « Heal my Pain ». L’ensemble est plaisant mais manque encore d’un brin d’originalité, à l’instar de « End of Trauma ».
La production, qui faisait défaut sur le premier album, est cette fois-ci vraiment satisfaisante et agréable Très propre, elle permet d’entendre avec précision chaque instrument de façon distincte. Au niveau du mixage, la voix et la basse auraient méritées cependant d’être un poil plus mises en avant.

Spheric Universe Experience délivre là un bon album, avec des chansons puissantes, pleines de rebondissements et de technicité. Quelques légères fautes de goût subsistent encore, comme le sprechgesang grave (en anglais, en français et en japonais) ou les riffs transitoires à la sauce heavy metal basique, ou bien encore la répartition particulière des morceaux (l’excellent instrumental « Black Materia » relégué on ne sait pourquoi à la fin de l’album, perdant ainsi la dynamique de ce qui précède). Cependant, une bonne énergie fait vite oublier ces quelques maladresses, et le fait que Spheric Universe Experience représente la France sur la scène metal-progressive mondiale, comme le faisait Lord of Mushrooms à une époque, suffit à nous combler.