Textures

29/05/2007

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Par Aleksandr Lézy

Photos:

Site du groupe :

CONCERT : Textures

 

Artiste :Textures
Lieu :Batofar (Paris)
Date :7 avril 2007
Photos : Aleks Lézy

Textures à Paris ? Progressia ne pouvait se permettre de manquer cela, même si nos « Hollandais volants » n’étaient là que pour soutenir deux autres groupes, Misery Signals et All That Remains !

Nul doute que la scène métal technique a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, avec des formations n’hésitant plus à mélanger plusieurs styles et des influences repoussant toujours un peu plus les frontières musicales. Textures a su, en deux albums, se tailler une place, si petite soit-elle. Et même si la reconnaissance est au rendez-vous, il faudra apparemment encore attendre pour que ce combo hollandais puisse jouer en tête d’affiche. En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, Textures doit se contenter d’apparaître en troisième première partie de All That Remains, groupe américain de métal moderne à tendance hardcore ! Il va sans dire que l’opportunité de tourner a sûrement plus contribué à la décision d’accepter cette position sur l’affiche que l’association avec le groupe qui la mène.

Quoi qu’il en soit, Textures est accueilli avec enthousiasme par un Batofar comble. La chaleur monte très vite, car le groupe a une réelle capacité à s’accorder les faveurs d’un public déjà acquis : une poignée de main par-ci, un petit clin d’œil par-là. A peine entrés en scène, les six musiciens prennent la pose et commence alors une prestation extrêmement bien rôdée, au vu de la relative complexité des morceaux. Le morceau « Drive », premier titre du second album Drawing Circles, sorti il y a à peine un an, sonne comme jamais. Il faut dire que le groupe possède déjà un son de scène très propre, et que l’ingé-son du Batofar fait du très bon travail : le résultat est subjuguant ! Le groupe enchaîne très vite avec le fameux « Swandive », tiré du premier album Polars, sorti en 2004. Trop récent pour avoir perdu ne serait-ce qu’une seule ride, le morceau fait « pogoter » le public et bouger les têtes sur des rythmes syncopées. Puis vient un « Stream Of Consciousness » des plus furieux, dont le public a l’air vraiment partisan. Erik Kalsbeek crie et chante à qui mieux mieux, avec beaucoup d’aisance, et n’a pas peur de donner tout ce qu’il a, comme tous dans le groupe à l’image des deux guitaristes Jochem Jacobs et Bart Heenphof, qui transpirent des litres ! La basse très sèche de Dennis Aarts et la batterie de Stef Broks sont en osmose, et conduisent le reste de l’équipe vers des sommets rythmiques. L’ambiance est à son paroxysme au début de « Transgression », quand… les plombs sautent… Tout le monde en reste coi ! Une fois tout cela remis en place, c’est reparti. Malheureusement, il est très net qu’un souci subsiste, qui n’aura pourtant que peu d’incidence sur la fin abrupte de cette prestation. D’une part, pas de son en salle : le public se régale alors du son des retours du groupe. D’autre part, le clavier du pauvre Richard Rietdijk refuse de s’allumer… Mais malgré tout cela, les gars de Textures ne se laissent absolument pas déstabiliser ! Le groupe poursuit sa course et au fur à mesure, le son se rétablit en salle, sans lumières malheureusement, alors que « Regenesis » clôt le débat.

Textures est un groupe jeune et intelligent, avec une set list certes courte mais en béton. En alternant les morceaux de ses deux albums, Textures montre ses deux facettes, dont la nouvelle est plus directe dans l’approche de la complexité. Musicalement très à l’aise, le groupe a su rendre cette demi-heure fabuleuse. Entre l’énergie et la qualité musicale et sonore, chacun a pu y trouver son compte, aussi bien celui qui découvre le groupe que le fan des premières heures, avec le petit plus des concerts sur une petite scène, avec beaucoup de proximité.

Aleks Lézy

site web : http://www.texturesband.com

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