Soft Machine Legacy - Live In Zandaam

Sorti le: 22/04/2007

Par Brendan Rogel

Label: Moonjune Records

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Quelqu’un est-il en mesure de connaître toutes les publications créditées au préfixe Soft Machine de ces dernières années ? Qu’est-ce que ce concert publié par Moonjune aura-t-il de plus pour sortir du lot ? En premier lieu, il ne s’agit pas d’une énième archive dépoussiérée comptant sur notre nostalgie et notre endurance à ingurgiter la prolifération d’enregistrements « live » (au son parfois douteux) des prémices du groupe. Ensuite, la formation de Legacy possède une caractéristique plutôt singulière : tous sont déjà montés à bord du navire Soft Machine (premier du nom) mais pas forcément dans les mêmes années et donc pas dans le même contexte. Ainsi, John Marshall, l’honorable remplaçant du père Wyatt, et John Etheridge qui n’a été qu’anecdotiquement embarqué peu avant les années 1980 sont responsables de la moitié du répertoire, la seconde moitié étant l’oeuvre du bassiste Hugh Hopper et du saxophoniste Elton Dean, les clefs de voûte de Soft Machine.

Alors, quid du suffixe Legacy ? Synthèse générale de la carrière de la machine molle ? Oui et non. Oui donc, puisque la patte de chaque musicien apporte une trace des différentes facettes de celle-ci et non, puisque après quelques projets ressassant le passé (Soft Works) ou s’éloignant dans un propos plus jazz (Soft Bounds), le duo Hopper/Dean avec cette incarnation signe enfin de nouvelles compositions, dignes héritières de l’époque Third. A noter que c’est l’une des dernières traces du feu Elton Dean dans le groupe avant son trépas en février 2006, et dans ce chant du cygne étonnamment plus discret voire sage que magistral, le saxophoniste a atteint une maturité qu’il n’a plus à démontrer, celle de ne jouer que peu pour en dire long.

Aujourd’hui, malgré la perte de l’un de ses capitaines, le navire n’a pas coulé et c’est Theo Travis (éminent personnage collaborant depuis ces dernières années dans les projets les plus divers : Gong, The Tangent, Cipher…) qui a la lourde responsabilité de tenir du mieux possible la place laissée vacante. On ne va donc pas se lamenter d’un dernier album seulement bon, puisque ce n’est que le dernier pour feu Elton Dean, tandis que Soft Machine continue son aventure débutée il y a de cela quarante ans.