Akacia - This Fading Time

Sorti le: 02/03/2007

Par Jean-Philippe Haas

Label: Musea

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Akacia poursuit inlassablement sa profession de foi musicale entamée avec An Other Life et poursuivie avec The Brass Serpent qui n’avaient ni l’un ni l’autre convaincu la rédaction de Progressia. Sur ce This Fading Time, Akacia pioche à son nouveau des passages dans l’Ancien et le Nouveau Testament comme autant de prétextes à développer des compositions dans un rock prog classique, influencé essentiellement par Yes.

Et la recette musicale n’a guère évolué depuis The Brass Serpent, tout au plus quelques influences supplémentaires viennent-elles se glisser par endroits. « In The Air » (une réflexion sur le 11 septembre 2001), par exemple, peut évoquer tour à tour VDGG, Jethro Tull ou pourquoi pas le King Crimson des années 70, influence toujours revendiquée par le groupe mais imperceptible jusqu’à présent. Un autre petit changement pointe également le bout de son nez : les compositions sont plus ramassées. Finis, donc, les titres à rallonge des albums précédents, assez indigestes dans l’ensemble. Ceux de This Fading Time affichent des durées raisonnables par rapport au genre pratiqué. Du côté des thématiques, peu de changements sont à signaler : le propos religieux est toujours omniprésent, si ce n’est qu’Akacia se permet aussi d’écorcher l’esprit rationnel, cartésien (« Descartes ») histoire de prouver, s’il était encore besoin de le faire, que la foi nous sauvera bien plus sûrement que la science.

Malgré cela, Akacia n’éveille pas davantage l’intérêt qu’auparavant. Yes est toujours omniprésent, voire étouffant (« Mystery » est confondant de mimétisme), y compris au niveau de la production qui représente l’antithèse de la modernité. Par ailleurs, un titre comme « January Sixth » – une tentative d’expérimentation ? – est un vrai ratage de par la bouillie sonore qu’il propose. Pour couronner le tout, le chant d’Eric Naylor, qui se donne pourtant bien du mal, reste malheureusement très quelconque, voire lassant sur la durée.

Akacia ne transforme donc pas l’essai, pas suffisamment en tous cas pour qu’on puisse parler d’évolution ou de maturité. Un album à conseiller uniquement aux complétistes et dévots de la bande à Anderson …ou à la rigueur au curieux, désireux d’entendre la parole divine mise en musique. Mais en la matière, le Père Morse, par exemple, a fait bien mieux.