Happy the Man - Death's Crown

Sorti le: 11/11/2006

Par Djul

Label: Cuneiform Records / Orkhestra

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Dans le registre des rééditions, voici Death’s Crown, véritable œuvre à part entière de l’un des plus grands groupes progressif des Etats-Unis. Formé en 1972, Happy The Man fut signé par une major lors de l’apogée du rock progressif, puis fut purement et simplement évincé lors de son déclin. Cuneiform a d’ailleurs déjà réédité un excellent Live dont la set-list résume parfaitement la carrière du groupe.

Ce Death’s Crown est tout à fait singulier puisqu’il date d’avant la signature chez Arista et qu’il fut composé pour être joué avec des acteurs, des danseurs et décors, ce qui fut fait à quelques rares occasions. D’une durée de 38 minutes et divisé en onze parties, cet album laisse pantois : comment un bijou pareil a-t-il pu rester dans un grenier si longtemps ? Certes, le groupe en a joué des extraits lors de certains concerts, mais le morceau tout entier mérite de passer à la postérité. Musicalement, Happy The Man se rapproche singulièrement de Genesis par ses longues envolées instrumentales, où les guitares de Stanley Whitaker et les claviers de Rit Watkins tressent des arpèges sans fin (cf. la troisième partie). De nombreuses pauses plus calmes laissent place au chant très théâtral de Dan Owen, soutenu par des claviers et Mellotrons vaporeux (dans la quatrième partie). Dans ces deux registres, Happy The Man excelle et surpasse parfois en termes de composition et de virtuosité les œuvres qu’il enregistrera plus tard. On retrouve sur cette pièce la patte anglaise, caractérisée par une volonté d’orchestrer la musique et de développer les thèmes, mais le tout rappelle parfois Yes dans certains accents de guitares ou dans la manière d’agencer les morceaux.

Cerise sur le gâteau, Cuneiform a ajouté deux compositions de la même époque sur cette réédition de fort bonne tenue : « New York Dreams Suite », un morceau tarabiscoté, plein de bruits urbains et qui va en s’accélérant, finissant sur une cadence effrénée, et « Merlin Of The High Places », bien plus serein, avec flûtes et guitare acoustique ; une magnifique ode à la rêverie. Les amateurs de rock progressif typé « années 70 » se doivent de jeter une oreille et, on l’espère, leur dévolu sur ce disque.