Gigur - El Fin del Tiempo

Sorti le: 06/09/2006

Par Mathieu Carré

Label: Autoproduction

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Amoureux du rock progressif sans frontières, réjouissez-vous ! Gigur, groupe instrumental mexicain est maintenant à portée de vos oreilles. Composé de Jorge Bringas (claviers, guitare électrique), Ricardo Vilchez (basse), Ivan Tamez (compositeur, guitares, voix, claviers et « textures »..) et de deux batteurs se succédant sur les différentes plages, Gigur propose avec ce premier enregistrement – disponible loin de leurs terres – de nous faire une idée sur leur musique.

Le premier morceau du CD intrigue, des mélodies éthérées se multiplient, se confondant entre elles d’une manière étrangement cohérente, pas vraiment de ligne directrice, juste une ambiance, plutôt méditative et plaisante. Malheureusement, à cet apéritif léger et frais comme une tequila sunrise succède un plat de résistance aussi digeste qu’un saladier de nachos au guacamole pris en plein soleil. L’immense majorité du disque est constituée de pistes instrumentales souvent basées sur des riffs aussi insipides qu’entêtants, l’ambiance générale navigue entre heavy metal bon enfant et rock progressif à la Pink Floyd peu ambitieux. Et si Ivan Tamez se signale souvent par de longues envolées guitaristiques de qualité, la section rythmique évolue de manière tellement monotone derrière lui que l’ensemble manque cruellement de relief.

Au milieu du disque, Quintaencensia , construit sur une suite plaisante d’accords acoustiques joués en arpège, louche furieusement du côté de Pat Metheny, mais finit faute d’inspiration par tourner un peu en rond, et c’est in fine lorsque Gigur joue d’une manière plus compacte qu’il se révèle être le plus convaincant, comme sur le morceau «Crater» où la basse et la batterie, enfin mis en avant, donnent la petite touche épicée qui fait défaut au reste de l’ouvrage.

Malgré un artwork soigné regorgeant de photographies de qualité et quelques passages agréables, El fin del Tiempo se révèle donc finalement décevant, et ce d’autant plus que l’on ne ressent pas le côté exotique ou atypique que l’on pouvait attendre d’un disque venant d’un pays qui ne fournit que peu de groupes progressifs d’audience internationale. Mais gardons espoir pour la suite !