Enneade - Rememberance

Sorti le: 28/08/2006

Par Justin Poolers

Label: Musea

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A l’origine, l’Enneade est l’association des neuf entités divines imaginée par les théologiens d’Héliopolis, symbolisant les forces nécessaires à la création du monde organisé. Ensuite, tout s’est accéléré en 1996 avec la création de ce groupe atypique Lyonnais, au progressif teinté de nombreuses influences.

Atypique, ce groupe l’est manifestement dans le milieu du rock progressif, ne serait ce que de par sa formation : six musiciens dont deux multi instrumentistes. Au final ce sont trois guitares, un clavier, un Chapman stick et un glockenspiel qui posent leurs harmonies sur une solide base rythmique. Stylistiquement, et au premier abord, il semble qu’on ait affaire à un groupe de métal progressif de plus, car les guitares savent jouer fort et la batterie connaît ses classiques du genre. Cependant, en allant plus avant dans l’album et au fil des écoutes, la véritable âme de cette œuvre apparaît : un somptueux mélange assez bien réfléchi et très digeste – malgré l’imposante longueur des pièces – de plusieurs générations de musiques, incluant les plus contemporaines. Le chant en anglais est d’assez bonne tenue et plus on avance dans l’album plus il s’assure. Nulle trace d’approximation dans l’accent, ni de manquement à la justesse. Christian Greven possède un timbre de voix rappelant par moments le chanteur de System Of A Down ou James Hetfield lorsqu’il s’adoucit. Les guitares ne font certes par d’étincelles techniques, mais le propos n’est pas là et elle savent assurer leurs parties avec ce qu’il faut, quand il faut. D’ailleurs, l’instrument a eu la part belle dans l’écriture de ce Remembrance, les claviers n’intervenant qu’en cas de stricte nécessité, pour parfaire les ambiances ou appuyer certaines idées. Conçu de façon assez ambitieuse, l’album dévoile deux titres seulement, dont un divisé en cinq parties. Et de ce fait il est important pour apprécier pleinement l’intelligence de l’écriture de remettre suffisamment de fois le cercle de plastique dans la platine, et y laisser se poser une oreille attentive.

Pour terminer, il semble que rien n’ait été laissé au hasard lors de la conception du disque, de l’écriture jusqu’à l’emballage, en passant par la production. Cependant, le son est assez typé métal, avec une trop grande froideur dans le traitement des instruments, et cela contribue à une première approche un peu mitigée. Ce groupe reste cependant très prometteur, avec cet excellent premier album.