Ring Of Myth - Weeds

Sorti le: 17/10/2005

Par Jean-Philippe Haas

Label: Unicorn Digital

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Ring Of Myth est l’oeuvre de deux musiciens : Danny Flores, en charge du chant, des parties de clavier et de la basse, tandis que George Picado s’emploie à déchaîner sa virtuosité guitaristique dans les très complexes compositions du groupe. C’est à titre de « coup de main » que Scott Rader vient épauler le binôme, à la production et à la batterie.
Depuis leur premier album, pas moins de neuf années se sont écoulées : coup d’essai sous influence, Unbound révélait Ring Of Myth comme une émanation moderne de Yes. Weeds suit manifestement son prédécesseur à la trace.

Une question cruciale se pose dès lors : de quelle époque de Yes cet album s’inspire-t-il ? La moyenne des compositions se situe proche de l’expérimental Relayer. Ainsi, « Offering » aurait très bien pu figurer sur cet album tant son démarrage en trombe laisse l’auditeur pantois d’admiration… ou en proie à une sévère migraine, selon les cas. « Into Phase » n’est pas moins proche de l’archétype « yessien » mais lorgne plutôt du côté de The Yes Album. Si les ressemblances sont moins immédiates sur le reste de l’album, l’influence des Anglais en est néanmoins perceptible d’un bout à l’autre. Par ailleurs, des morceaux plus directs (« Drowning In Fire ») ou au groove le plus puissant (« Blue Stem ») côtoient quelques plages atmosphériques (« Drone », « For A Time »), un contraste sans aucun doute voulu mais qui par son côté artificiel est loin de faire mouche.

Tout ce beau monde est donc parfaitement à l’aise pour passer – avec plus ou moins de talent – leurs aînés au duplicateur, que ce soit Danny Flores, en adoptant des gimmicks à la Jon Anderson, ou George Picado, qui n’hésite nullement à afficher sa dévotion pour Steve Howe. Il serait cependant réducteur de confiner Ring Of Myth dans le ghetto généralement peu reluisant des clones de Yes. Le court instrumental « Plight » aurait pu figurer sur un album de Gentle Giant et les accès de fureur du groupe (« Half Wing ») le rapprochent davantage de Van Der Graaf Generator et dans une moindre mesure de Rush.

Ring Of Myth dispose donc d’un potentiel extrêmement élevé mais doit impérativement s’affranchir de ses influences envahissantes – c’est un euphémisme – au risque de rapidement tomber aux oubliettes. Malheureusement, à ce rythme d’évolution, l’affaire est loin d’être entendue…