Cairo - Time of Legends

Sorti le: 01/10/2005

Par Djul

Label: Magna Carta

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Dire de ce Cairo qu’il était attendu est un euphémisme ! Leur premier album en avait interloqué plus d’un, avec ses morceaux très mélodiques : que de thèmes à chantonner sous la douche, et de bonnes idées ! Conflict And Dreams, sorti en 1998, avait quant à lui refroidi les ardeurs de certains. L’album se recentrait en effet sur les claviers, avec beaucoup de démonstrations inutiles et extrêmement peu de passages chantés. Révélateur de cet état de fait, le morceau « Western Desert », sorte de solo sans fin de dix-sept minutes, ne laissait au pauvre Bret Douglas que quelques lignes de chant. Alec Fuhrman (guitare) a donc déserté et laisse la place à deux intérimaires, Maldonnado et Hutchinson qui s’en sortent plutôt bien. Et Mark Robertson a, dans une certaine mesure, compris la leçon et est revenu à des mélodies plus simples et même parfois à des… morceaux !

Musicalement, on retrouve ce son très années quatre-vingt qui fait l’originalité de Cairo, et ses claviers / guitares à l’unisson. On peut rappeler les deux influences majeures du groupe, Yes pour le goût des mélodies et le côté accrocheur, et ELP pour une technique très démonstrative mais aussi des passages hargneux à la Tarkus. Cairo plus inspiré, cela reste une très bonne nouvelle, même si ce Time Of Legends n’atteint pas les « Season Of The Heart » et consorts de Cairo, leur premier disque.
Le groupe montre, avec « Underground », qu’il est revenu aux mélodies et aux structures plus simples : accrocheur, pêchu avec ce qu’il faut de ruptures, il est l’un des très bons moments de l’album, avec l’épique « Coming Home », et ses belles envolées. Sur ces deux titres, Bret se démène et s’en sort avec les honneurs.
D’un autre côté, les instrumentaux sont un peu rébarbatifs et n’apportent pas beaucoup d’eau au moulin : le mélodique « Scottish Highland » se pose en simple interlude, les quatre dernières minutes de « The Fuse », au début assez vain, sont assez ahurissantes, et « Cosmic Approach » et ses synthés techno font preuve de mauvais goût. Entre ces deux tendances, « The Prophecy », long mais bien construit avec des claviers enfin en retrait et une basse toute en rondeur, offre une dizaine de minutes très plaisantes. Robertson fait enfin des rythmiques et laisse suffisamment de place libre à tout le groupe, notamment au très bon Luis Maldonnado, pour développer cette composition.

Time Of Legends fait passer un moment agréable, mais les véritables bons passages sont finalement trop rares et, mis bout à bout, représentent moins d’une demi-heure. Questions surprises et l’originalité, le groupe ne s’est pas vraiment remis en question. On sort de cette écoute un peu déçu, surtout lorsque l’on connaît le potentiel de Cairo.