ProgFest - Progfest 2000 - DVD

Sorti le: 12/09/2005

Par Jean-Daniel Kleisl

Label: Musea

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Le festival Progfest de Los Angeles est l’un des plus réputés de la mouvance progressive. Dès sa première édition en 1993, Greg Walker a su inviter les groupes qui tentaient de redonner vie au genre, et dès 1994, le Progfest était considéré comme le plus important festival progressif avec des pointures comme Änglagård, Anekdoten ou Echolyn. En 1995, c’était au tour de Landberk, White Willow, Spock’s Beard et Deus Ex Machina d’émerveiller le public. Bon an mal an, Greg Walker pouvait se targuer d’avoir fait de son festival la Mecque du genre. Toutefois, cette période dorée va prendre fin les années quatre-vingt dix finissantes. En 2000, le concert de Transatlantic est une déception, le groupe n’ayant quasiment pas répété. Seuls, Spock’s Beard, répétant à l’envi sa formule (trop) bien rodée, Banco et Kenso tirèrent leur épingle du jeu.

Or, dans ce DVD, de Spock’s Beard et de Banco, il n’y en a point ! Kenso pourra-t-il donc sauver la baraque à lui tout seul ? Le jazz fusion des Japonais fait mouche, c’est certain, servi qu’il est par cette section rythmique démentielle et par des musiciens doués. Aux superbes soli de guitare de Yoshihisa Shimizu se superposent les imposants combats de claviers de Kenichi Oguchi et Keizo Kawano. Kenso impressionne réellement. Dommage cependant que leurs claviers sonnent un peu trop façon bande-son de Goldorak (NdRC : go ! ). Dommage aussi que Musea n’ait voulu (ou pu) faire figurer sur ce DVD que cinq de leurs morceaux.

Dommage enfin pour le reste du DVD, qui n’a vraiment rien d’avenant. Mona Lisa frise le ridicule avec ses accoutrements kitch à souhait et un spectacle centré sur la figure du chanteur comédien Dominique Le Guennec. Les textes sont superbes, certes, mais la musique qui les accompagne sonne terriblement datée ! Le DVD du même concert, dans sa version intégrale, est chroniqué sur votre site préféré.

Les groupes restants naviguent entre le passable et le moyen. Rien de très alléchant à se mettre sous la dent. Tempus Fugit présente un rock progressif fluide et mélodique mais sans originalité. On passe sans sourciller de Yes (les claviers) à Marillion ou Steve Hackett (la guitare) avec quelques réminiscences italiennes (PFM) sans réellement être convaincu.

Les Mexicains de Codice, quant à eux, ont publié un seul double album en 1999, Alba Y Ocaso, qui avait été remarqué à sa sortie. Ce groupe mélange allégrement les styles en s’accaparant du bon vieux kraut rock façon papa Schulze ou Tangerine Dream pour le malaxer avec du Weather Report. Une musique hybride très intrigante bien qu’un peu lisse. Enfin le morceau joué par Supersister, une sorte de Camel sans génie, est purement anecdotique.

A cela s’ajoute une image de relativement bonne qualité, quoique un peu sombre, une sonorité qui va de moyen à bon, bien que seulement stéréo, et le tout est enrobé dans une production austère. Au total, ce DVD sera vite à oublier, malgré un Kenso passionnant. Et on en profitera pour se remémorer le bon vieux temps en regardant avec plaisir les VHS des éditions 1994 et 1995.