Glass Hammer - The Inconsolable Secret

Sorti le: 08/09/2005

Par Djul

Label: Arion Records

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En annonçant l’année dernière la sortie de leur premier double album, avec fanfares et trompettes – ce qui ne surprend pas de la part de fans d’heroic fantasy ! – Glass Hammer avait suscité un peu d’appréhension. En effet, Shadowlands (2004), nous avait quelque peu déçu, reprenant la formule séduisante de Lex Rex (2002) mais avec une qualité et un effet de surprise moindres. Comment dès lors ne pas craindre qu’à l’image des Flower Kings, le duo Fred Schendel / Steve Babb ne s’enferme dans la routine et le confort d’une méthode de composition à l’efficacité avérée ?

La réponse prend la forme d’un concept, dans la lignée de ceux réalisés par les Américains depuis leurs débuts, il y a maintenant plus de dix ans. La double spécificité de celui-ci réside dans le fait que le premier disque, surnommé « The Knights », est composé de deux titres épiques de très longue durée (respectivement quinze et vingt-cinq minutes), alors que le second, « The Lady », permet à Glass Hammer de proposer des titres à la fois plus calmes et plus courts, les premiers et derniers titres pesant toutefois plus de dix minutes chacun ! En parallèle, les vocaux masculins se taillent la part du lion sur la première partie, avec Walter Moore et le duo principal, tandis que pas moins de quatre chanteuses se partagent le chant et les chœurs sur la seconde. Une idée simple mais finalement inédite et qui suffit à mettre l’auditeur en appétit.

Et le fond de cette nouvelle œuvre ? A l’ouest, rien de nouveau, hélas… La première partie comporte son lot de moments épiques, mais se « traîne » un peu en longueurs inutiles, sans quoi que ce soit pour faire dresser l’oreille… à l’exception de l’excellente partie centrale de « The Knight Of The North ».

Sur « The Lady », Glass Hammer propose des morceaux plus courts, très emphatiques, sur lesquels on découvre, plus que sur n’importe lequel de leurs disques précédents, un penchant pour les musiques de film. Ainsi, la partie centrale semble tirée de la bande originale du Seigneur des Anneaux. Les claviers sont toujours plus présents sur ce disque, avec de nombreux passages au piano, dont « Through a Glass Darkly » et « Lirazel », de loin les plus beaux titres de ce double album. Les deux morceaux d’ouverture et de clôture sont également à retenir, mais ne font jamais que répéter un schéma déjà éventé sur le premier disque, de sorte qu’on ressort assez frustré de « The Lady », qui n’apporte pas assez son lot de surprises…

Notons par ailleurs que Roger Dean a réalisé la pochette – mais le lecteur attentif s’en sera sûrement déjà rendu compte à la vue de celle-ci et du nouveau logo pour le moins caractéristique que l’artiste a conçu pour Glass Hammer. Comme d’habitude, la présentation du disque est excellente : double digipack, vidéo en studio, paroles (basées sur un très long poème de Babb) en format pdf et un fond d’écran de Dean… Tout est fait pour mettre l’auditeur dans les meilleures conditions possibles pour apprécier ce long périple. Mais le fond reste l’essentiel, et la qualité des compositions étant parfois discutable alors que le style n’a pas changé, seuls les plus accrochés à Glass Hammer suivront.