Alysse - The Blue rats

Sorti le: 02/06/2005

Par Justin Poolers

Label: Autoproduction

Site:

Les musiciens formant Alysse sont amis depuis le lycée. Grands admirateurs de Magma, ils décidèrent un beau jour de goûter aux bonheurs de la création et de monter ce groupe, dont le nom est un hommage à la femme, toutes les femmes. Au nombre de sept sont ces musiciens, avec, en bonus de la formation rock classique, un saxophone.

En janvier 2003 sort le mini album The Blue Rats, composé de trois titres assez longs. Les styles abordés sont nombreux : du jazz fusion au reggae, du funk au rock… Mariés d’assez belle façon, les genres s’enchaînent sans que rien ne choque, et l’ennui ne vient jamais, aidé par la courte durée du disque.
Les musiciens sont assez doués, se dévoilant dans de fréquents soli. Le guitariste, qui excelle dans le genre jazz, est par contre moins convaincant dès qu’il enclenche la distorsion. Les ambiances qu’il dégage avec sa demi-caisse sont d’un niveau nettement supérieur à ses soli. Le saxophoniste possède ce toucher jazz assez répandu chez ces instrumentistes, le batteur est le plus souvent en place, tandis que le pianiste joue un rôle de soutien plus que de soliste. Malheureusement, la production un peu vieillotte et artisanale (surtout sur le premier titre) pénalise l’ensemble et ne fait guère ressortir les qualités de chacun. Des flottements rythmiques sont de plus perceptibles dès que la rythmique se veut plus groove, ce qui n’est pas une bonne chose pour le…groove justement !

L’influence de Magma est surtout perceptible au niveau des voix, utilisées comme des instruments supplémentaires, vocalisant en onomatopées, voire dans un langage inconnu (NdRC : en kobaïen ?). Seules quelques phrases en anglais sont reconnaissables. Le problème du chant, sur ce Blue Rats, est son approximation. Souvent faux et mal mis en valeur, il dénature quelque peu des trouvailles qui à la base sont bonnes et auraient pu faire merveille bien mises en relief. En effet, les idées musicales sont pour la plupart de qualité, les ambiances réussies et les morceaux cohérents. Le titre « Altaïr » possède même cette alchimie qui fait naître la chair de poule !

Desservi par trop de jeunesse, The Blue Rats reste un mini album attachant, avec ses ambiances et un son très seventies. Gageons qu’avec le temps et l’expérience Alysse saura rectifier le tir en cernant ses points faibles et en travaillant davantage l’habillage. Suite au prochain épisode.