Freak Kitchen

04/12/2004

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Par Greg Filibert

Photos:

Site du groupe :

CONCERT : FREAK KITCHEN / PATRICK RONDAT

 

Artiste :Patrick Rondat/Freak Kitchen
Lieu : Paris, Elysée Montmartre
Date : 16 novembre 2004
Photos : Dan Tordjman

Patrick Rondat et Freak Kitchen : voici une affiche résolument placée sous le signe de la guitare. Progressia était sur place, et vous livre le compte-rendu complet d’un évènement riche en acrobaties !

Set-list Patrick Rondat : Intro – Donkeys Island – An Ephemeral World – Tethys – Lady Boy – Burn Out – Amphibia – Barabarians At The Gate
Rappel : Ultimate Dreams – Vivaldi Tribute

Set-list Freak Kitchen : Blind – Silence – Nobody’s Laughing – Speak When Spoken To – My New Haircut – Taste My Fist – Seven Days In June – Hateful Little People – See You In Pittsburgh – Little Bastard – Jerk – Razor Flowers – Propaganda Pie
Rappel : Porno Daddy – La Bamba – Highway To Hell

Une foule hétéroclite d’environ mille personnes affluait dans la salle de l’Elysée Montmartre, attendant de voir deux fines lames de la guitare : le vétéran Patrick Rondat, et le farfelu Mattias « IA » Eklundh, commandant en chef de Freak Kitchen. Certains ont même pu apercevoir ce dernier se balader tranquillement dans la foule et discuter avec quelques connaissances.

C’est au guitariste Yann Armellino qu’incombe la tâche d’ouvrir la soirée. Accompagné de bandes musicales et de sa seule guitare électrique, il est bien difficile pour le Français d’enthousiasmer l’assistance. Sans être franchement original, le rock instrumental du bonhomme a néanmoins su attirer la sympathie du public, bien que certains n’aient pu retenir quelques bâillements entre deux rasades de bière. L’expérience aidant, Armellino mène ses trente minutes de façon tranquille et sans anicroche, bien que le spectacle d’un homme seul en scène ne soit pas des plus attractifs. Espérons que Yann saura dégotter des musiciens pour l’accompagner lors d’une prochaine tournée.

A peine un quart d’heure plus tard, « Welcome To The Donkeys Island » retentit et la troupe de Patrick Rondat investit la scène. Fidèle à ses petites lunettes et sa touffe de cheveux bien fournis, le virtuose semble particulièrement en forme et livre un programme impressionnant ! Aux côtés de Patrice Guers (basse), Dirk Bruinenebrg (batterie) et Manu Martin (synthé), Rondat enchaîne sur les deux « gros morceaux » de son nouvel album, « An Ephemeral World » et « Tethys ». Ces derniers en mettent plein la vue de part leurs difficultés et leurs soli acrobatiques, même si l’on n’échappe pas à quelques petites longueurs.
La balance est bonne dans l’ensemble, malgré un clavier parfois en retrait. Après avoir brûlé quelques frettes, Patrick se retire en coulisses et laisse à Guers, le bassiste, le loisir de se dégourdir les doigts sur l’une de ses compositions. Ce « Lady Boy » s’intègre d’ailleurs très bien au reste de la set-list : une bien meilleure façon d’exprimer toute sa virtuosité que le sempiternel one man show souvent ennuyeux !
Vient ensuite le célèbre  » Burn Out  » version acoustique, avant d’enquiller sur l’ambitieux « Amphibia », interprété dans son intégralité ! Ce morceau de choix a de quoi ravir les fans, mais les passages les plus lents s’adaptent plutôt mal au live et tendent à casser le rythme à peine relancé.
« Barbarians At The Gate » marque la dernière ligne droite avant le traditionnel rappel, « Ultimate Dreams » et un « Vivaldi Tribute » attendu et demandé par le public !

Les déjantés Suédois de Freak Kitchen prennent place sur un « Minor Swing » de Django Reinhardt, parsemé de beuglements de vache en fond sonore, et rentrent dans le vif du sujet sur un « Blind » percutant et groovy ! Le groupe a le gros son et pas son pareil pour mettre l’ambiance. Le bassiste Christer Örtefors arbore une tenue de militaire décontracté et grimace au nez des premiers rangs, n’oubliant pas de les asperger d’eau. This guy’s dangerous, dira Mattias…
Un « Silence » un peu brouillon prend la relève, interrompu un bref instant par IA, demandant à la fosse, dans un élan de civisme, d’évacuer une personne faisant un malaise. Et puisque l’on parle du sieur Eklundh, le chanteur/guitariste a décidemment toujours la langue bien pendue : entre deux chansons, le moulin à paroles n’en finit plus de raconter les dernières anecdotes et âneries qu’il a pu trouver, par exemple comment il est arrivé à traduire Jaws (NdGreg : les Dents De la Mer) par Les Dents De La Crevette… Sans oublier son fameux gimmick « Goodie goodie ! » lancé à tout va au public.

Le trio offre en avant-première « Speak When Spoken To », un titre rock au refrain basique mais entêtant issu d’Organic, le prochain album. L’excellent « My New Haircut » est le moment de chanter tous en chœur avec le trio. Puis vient « Taste My Fist » accouplé à « Chopstick Boogie », où Eklundh montre sa manière de jouer des percussions avec des baguettes et sa bouche… à la guitare : un vrai pitre qui a de la suite dans les idées !
Le spectacle continue et se succèdent les titres plus ravageurs les uns que les autres, le tout dans une ambiance bon enfant. « See You In Pittsburgh », entrecoupé du mini-instrumental « Sam Play It Again », est encore prétexte pour Mattias à une démonstration de sa guitare sans cordes, qu’il tapote comme un djembe.
Outre un « Porno Daddy » très heavy, le rappel offre le très festif « La Bamba » de Los Lobos, avec Patrick Rondat venu échanger quelques choruses avec son camarade suédois. Et pour clore le concert, rien de tel qu’un bon « Highway To Hell » d’AC/DC ! Pour l’occasion, tous les musiciens de la soirée sont présents pour un final que l’on peut qualifier d’anthologique, et Christer Örtefors fait une excellente prestation au chant !

Une telle convivialité ne pouvait laisser les spectateurs indifférents, ravis d’avoir assisté à un concert mêlant, comme toujours avec Freak Kitchen et Patrick Rondat, virtuosité, décontraction et franche rigolade !

Greg Filibert

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