Pilgrym - Pilgrimage

Sorti le: 12/08/2004

Par Julien Van Espen

Label: Record Heaven

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Fondé en 2001, ce groupe anglais s’articule autour de Andy Wells et Tony Drake. Wells est – entre autres – connu pour avoir joué avec Mike Rutherford et pour avoir composé pour Huey Lewis et Lisa Stanfield. Dans le cadre de ce nouveau projet, il s’est entouré de musiciens de studio anglais assez réputés.

Pilgrym évolue dans le rock symphonique, mais flirte toutefois allègrement avec le rock FM et l’AOR. Wells possède en effet une certaine propension à écrire ce qui aurait pu être des tubes… il y a quinze ans. Ses morceaux sonnent très pop et accessibles, et leur trame, assez dépouillée et basique, fait beaucoup penser aux grands succès des années 80.
La musique du groupe repose essentiellement sur les textures de Hammond, de Moog ou de Mellotron : les claviers constituent la force de ce disque (« Building a Perfect Universe »). Ceux-ci sont du meilleur goût et suffisamment variés pour tenir l’auditeur en haleine, que ce soit avec des nappes ou bien des parties de piano limpides. On pense parfois à ELP, Asia ou aux débuts de King Crimson. Le chant de Wells rappelle avant tout celui de David Gilmour, voire celui de John Wetton : une voix chaude et envoûtante, qui dispense les émotions les plus diverses. L’influence du Floyd est également reconnaissable sur les parties de guitares qui bénéficient en outre d’un excellent son, assez original. On pense par moments à Andy Latimer de Camel, dans un registre essentiellement planant et gorgé d’émotions (« Circus of the Absurd »).
Du côté des points faibles de ce disque, on soulignera le manque d’originalité relatif mais surtout le manque d’inspiration et de présence de la section rythmique. Outre un certain manque de feeling, les parties de batterie sont desservies par un son artificiel au possible, qui manque cruellement de pêche, de vie et rappelle encore une fois les années 80… dans ce qu’elles ont eu de pire !
Notons enfin que les deux titres bonus ne relèvent pas d’un intérêt exceptionnel. Si la version live de « Reborn » possède pas mal d’énergie et donne envie d’aller voir le groupe sur scène, elle ne bénéficie pas d’un son suffisamment professionnel. On peut également émettre quelques réserves quant à la pertinence de la version edit de « Circus of the Absurd »

Avec Pilgrimage, Pilgrym démontre une certaine aptitude à composer des titres accrocheurs, car mélodiques et accessibles. Le talent et l’inspiration abondent, mais une production plus actuelle et mise au goût du jour les servirait davantage en apportant une touche moderne à cette musique typiquement old school. Le groupe gagnerait également à écarter les morceaux pop rock les plus basiques et finalement les plus clichés, pour accentuer encore sa facette progressive.