Arcansiel - Best-Of 1988-2004

Sorti le: 30/07/2004

Par Djul

Label: Musea

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Un étrange objet a atterri à la rédaction : ce disque, en forme de best-of et pourtant composé de seulement six titres, est tiré des seize années de carrière d’un groupe dont très peu d’entre nous avaient entendu parler. Presque inconnu au bataillon, Arcansiel n’a en fait opéré qu’entre 1988 et 1994, avec trois albums très différents, ce qui n’a pas aidé le groupe à se faire connaître et à se forger une identité forte.

C’est en effet ce qui ressort de ces six titres disparates, malgré une production léchée et une instrumentation sophistiquée (violons et sax sont très présents), qui s’explique par le fait que le groupe a réenregistré ces titres cette année. Les références ne manquent pas lorsqu’il s’agit de qualifier Arcansiel, les noms revenant le plus lors de quelques écoutes étant Genesis (rien d’étonnant, précisons la nationalité italienne du groupe !), Marillion (période Fish), et Pink Floyd (pour l’usage du saxophone et quelques soli à la David Gilmour, traduisant un goût prononcé pour Dark Side of The Moon).
Arcansiel navigue donc entre ballades électro-acoustiques (« Swimmer in the Sand » entre Pink Floyd contemporain et Arena, « I am Still Searching » et ses accents folks et son final à la Camel) et longs morceaux épiques. « Holy Wolf Suite » est ainsi un morceau de près d’un quart d’heure, dont les premières minutes calamiteuses (couplet presque rappé, break heavy sans queue ni tête) sont vite rattrapées par de splendides chœurs féminins et le sax de Sandro Marinoni, tandis que « Evelyn » démontre toutes les qualités mélodiques d’un groupe qui n’a certes pas inventé la poudre, mais qui compose des morceaux solides et réussis.

En bref, voici du beau progressif, mettant avant en avant les qualités de composition du groupe tout entier et la voix singulière de Paolo Baltaro, dans le genre cajoleur/éraillé de Collins (voire de Gabriel, sur « Swimmer in the Sand »). On reste un peu frustré de ces soixante minutes, qui ne permettent pas de s’immerger plus dans la musique d’Arcansiel et de découvrir d’autres titres plongés dans l’oubli. Mais ce disque s’avère une découverte agréable, celle d’un groupe qui plaira aux amateurs de pop rock à l’anglaise, comme on en faisait dans les années 80, avec malgré tout d’indéniables moments néo-progressifs.