Akphaezya - Anthology II

Sorti le: 30/07/2004

Par Julien Weyer

Label: N-Vox

Site:

Akphaezya ! A vos souhaits. Répétez avec moi : « A-k-p-h-a-e-z-y-a ». Facile, non ? Voici encore un groupe dont la découverte n’est pas de tout repos : à croire que ces quatre orléanais prennent un malin plaisir à tout compliquer ! Mais s’agissant de découvertes musicales, le « progueux » n’a pas froid aux yeux et le chroniqueur de Progressia relève tous les défis, partant donc sans hésiter chasser la Bête aux côtés de Khym dans les contrées sombres et tourmentées du Human Desert. La route sera semée d’embûches…

On a ici bel et bien affaire à un concept, ce qui n’est pas un problème en soi, mais sa forme ne fait que renforcer la perplexité du premier contact. Anthology II est un premier album mais la deuxième partie d’une série devant en compter cinq. Son récit très heroic fantasy, divisé en tomes, eux mêmes sous divisés en chapitres et titres (!) ne correspondant pas forcément aux pistes (!!), se déroule au treizième siècle d’une civilisation imaginaire. Il évoque sans surprise le combat du Bien et du Mal, où interviennent divinités et personnages aux noms étranges. On aimerait y croire et recueillir les fruits d’un tel travail d’écriture, ne serait-ce qu’en souvenir des longues heures consacrées aux « Livres dont Vous êtes le Héros ». Hélas, un déroulement convenu et des tournures francophones trop fréquentes incitent plutôt à refermer le grimoire…
Pas grave ! Akphaezya a plus d’un tour dans son sac puisqu’il pratique le « free-metal » comme d’autres maîtrisent le jiu-jitsu ou la cartomancie. Un metal en liberté qui prend des aspects tour à tour death, speed, symphonique, mélodique, lyrique et n’hésite pas à céder la place à des rythmes jazz (« Chapter VIII : Beyond the Sky », « Transe : H.L.4 »), des ambiances arabisantes, une ballade quasi-acoustique ou encore quelques passages façon musette (« The Bottle of Lie ») ! Les titres aux structures complexes alternent avec des compositions plus courtes en guise de respirations. Outre son éclectisme, le groupe ne manque pas d’atouts, le principal étant incontestablement le chant de Nehl Aëlin qui évoque parfois Tori Amos, référence flatteuse s’il en est. Elle sait installer des ambiances gracieuses au piano ou aux choeurs lorsque sa voix est plusieurs fois multipliée, et ses trois compères ne sont pas en reste puisque chaque musicien démontre, parfois avec un peu d’emphase, la maîtrise de son instrument.

Faisons par avance abstraction des éventuelles critiques de la critique (« rien compris à l’oeuvre ! » ; « il faut l’écouter cinquante fois pour l’apprécier ! ») en concluant sur un avis nécessairement subjectif : la diversité des styles, les bonnes idées et l’aisance technique ne font pas tout. Akphaezya mérite un essai de la part des amateurs de prog-metal, mais on ne se risquerait pas dans l’immédiat à leur prédire un accueil radieux, faute d’un son valorisant et surtout du « petit plus » indispensable dans l’agencement général et la construction des mélodies, qui donne envie à la fin du disque… de recommencer !