Time Requiem - The Inner Circle of Reality

Sorti le: 04/07/2004

Par Julien Van Espen

Label: Regain Records

Site:

Après deux albums avec Majestic, le claviériste suédois Richard Andersson décide de monter Time Requiem, projet qui se veut plus heavy et influencé par Symphony X et Dream Theater. Cependant, pas de véritable changement : on reprend le même personnel ou presque, et on recommence ! Après un album studio et un concert enregistré au Japon, Andersson revient avec un nouveau Time Requiem, attendu au tournant.

The Inner Circle of Reality marque l’arrivée de nouveaux musiciens, que l’on s’étonne d’ailleurs de retrouver à pareille place : il s’agit en effet des très bons Zoltan Csorsz (batterie) et Jonas Reingold (basse), en provenance directe des Flower Kings et de moults autres projets. Reingold co-produit d’ailleurs le disque aux côtés d’Andersson, ceci avec un certain bonheur. L’album réjouira sans aucun doute les apprentis claviéristes, qui seront épatés par la dextérité digitale du grand suédois. Les autres ne seront pas en reste car chaque instrumentiste de Time Requiem est assurément un maître dans son domaine. Appolo Papathanasio possède une voix chaude qui diffère nettement des clichés du heavy metal et sait heureusement en tirer profit. Le guitariste Magnus Nord donne parfaitement la réplique à Andersson et le suit facilement dans toutes ses acrobaties. Quant aux deux nouveaux venus, on regrettera qu’ils ne fassent pas davantage passer leur personnalité au travers de leurs instruments. On a en effet l’impression d’entendre de banals musiciens metal alors que cette section rythmique a bien plus à offrir, comme elle l’a maintes fois prouvé.

Mais, si ce disque réserve de bonnes surprises, il pâtit cependant d’un net manque d’originalité. Andersson, unique compositeur, se contente de faire de l’Andersson sans rien apporter de neuf, soit une approche « malmsteenienne » du clavier avec des musiciens cantonnés à un rôle d’accompagnement. Et si le ton est un peu plus metal que sur les albums de Majestic, la formule reste la même : en dehors de rares touches originales, Andersson montre toujours la même facette de son talent. Les titres sont globalement plus longs qu’à l’accoutumée, mais ce n’est pas forcément un bien : ils regorgeant de plans clichés et éculés, qu’ils soient empruntés à Malmsteen ou à Symphony X. Certaines mélodies pèsent, comme le début de la balade « Attar of Roses », bien trop convenue.

Après quelques écoutes, on reste sur sa faim et l’on se dit qu’un jour peut-être, Richard Andersson sortira un album aux qualités musicales égales à sa virtuosité. Il en a apparemment les moyens : ne lui reste plus qu’à sortir du carcan dans lequel il semble s’enfermer, bien qu’il y soit – il est vrai – fort à son aise.