Kingcrow - Insider

Sorti le: 29/05/2004

Par Aleksandr Lézy

Label: Autoproduction

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Kingcrow est une formation italienne proposant son deuxième album autoproduit. Le groupe date en fait de 1996 et c’est sous le nom de Earth Shaker qu’il enregistre son premier album, Eyes of memories, en 1997. Très peu de temps après, il se renomme Kingcrow (nom inspiré par le poème d’Edgar Allan Poe « Raven »). En 2000 suit Hurricane’s Eye, une seconde démo, qui précède de peu un premier véritable album, Something Unknown, sorti en 2001 après que le groupe eut changé de chanteur.

Ce nouvel album, encore une fois autoproduit, est un disque conceptuel qui repose sur deux personnages : deux frères, Jason et Allan, tous les deux impliqués dans une série d’évènements dramatiques, sur fond de gouvernement secret et tout ce qui s’en suit : la tentation, le meurtre, etc. Le tout est relaté par une seule entité : le projet « Insider », à travers plusieurs passages parlés entre les chansons. Cela ne rappelle-t-il pas grossièrement quelque chose ? Queensrÿche n’est en effet pas loin, et le titre de la cinquième piste, « Eyes of a Betrayer » en est la preuve quasi flagrante. La musique est d’ailleurs assez proche de celle de ce cousin germain, même si la comparaison est impossible en termes de qualité, puisqu’au fil des chansons, on navigue au sein de morceaux à caractère heavy metal de la fin des années 80. Ce qui pourrait rapprocher ce groupe du mouvement progressif est sans doute le soin pris à « compliquer » les structures. Cependant, les compositions manquent totalement d’intérêt et ne servent en aucun cas l’histoire. Certains passages de guitare sont pourtant sympathiques et les musiciens ne déméritent pas dans leur style mais ne captivent malheureusement jamais. La voix, quant à elle, est une pure merveille de kitsch, sans parler du son qui ne facilite pas l’appréciation générale.

Ce disque n’a manifestement pas grand-chose à faire dans ces pages, non pas en raison de la faible qualité mais tout simplement de par son style musical. A l’inverse de certains groupes qui fuient l’étiquette « progressif » comme la peste alors que leur démarche artistique s’y inscrit, d’autres la revendiquent sous prétexte qu’il y a dans tel ou tel passage des effets de style. Il vaudrait mieux ne pas tout mélanger…