Tim Donahue - Madmen & Sinners

Sorti le: 04/05/2004

Par Dan Tordjman

Label: Frontiers Records

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James LaBrie a un agenda de ministre : le chanteur de Dream Theater multiplie les projets annexes. Après ses contributions à Ayreon et Frameshift, on retrouve le Canadien sur le nouvel album de Tim Donahue, maître de la guitare fretless.

Deux ans furent nécessaires à la préparation de ce disque, sur lequel on retrouve également le batteur-artilleur Mike Mangini (Extreme / Steve Vai), embarqué dans les valises de LaBrie suite aux deux épisodes MullMuzzler. Bien lui en a pris car Mangini dope littéralement les compositions de Donahue, comme le prouve “Million Miles“, titre d’ouverture, qui prend tout de suite à la gorge avec sa rythmique lourde et écrasante digne de Fear Factory. Ajoutez une production impeccable (les guitares sont énormes et la batterie ravageuse) : voilà de quoi rendre un disque intéressant !

Au vu du talent et du bagage technique de Tim Donahue, on aurait pu imaginer que les titres de Madmen And Sinners seraient axés sur la démonstration, tendance «tapping sweeping à tous les étages ». Que nenni ! De fait, pas de fioritures : le coté technique est mis de coté au profit des ambiances et de l’homogénéité des titres, dans une tonalité globale très sombre, notamment grâce à un usage judicieux des chants grégoriens et de l’orgue sur “Morte Et Dabo“ par exemple. Non content de renforcer le poids des titres sombres et angoissants, ces deux composantes ajoutent un aspect presque théâtral.

Ne le cachons pas, l’inconnue de cet ouvrage a un nom : James LaBrie. Au vu de ses dernières performances (cf. Frameshift) et de l’inconstance dont il lui arrive de faire preuve, on pouvait se demander ce qu’il en serait sur ce Madmen and Sinners. De fait : constat sans appel, LaBrie s’avère très à l’aise et son chant se trouve ici mieux exploité que par Arjen Lucassen sur le dernier Ayreon. Le Canadien passe du registre violent (“Feel My Pain“, “Million Miles“) à un répertoire plus calme (cf. les deux magnifiques ballades “Let Go“ et “Wildest Dreams“). En guise de cerise sur ce gâteau, le titre “Madmen And Sinners“ constitue une longue tirade de près de seize minutes au cours de laquelle LaBrie alterne calme et agressivité tandis que Donahue se laisse enfin aller à donner un aperçu de ses capacités guitaristiques.

Madmen And Sinners devrait donc attirer tout autant les mordus de James LaBrie, qui se penchent sur tous ses projets, et qu’il ravira tant le chanteur se montre à l’aise, et les « accros du manche » adeptes de la guitare fretless ! D’autant plus que Tim Donahue s’y révèle remarquable compositeur, aux compositions percutantes.