Sonus Umbra - Snapshots from Limbo

Sorti le: 19/03/2004

Par Djul

Label: Musea

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“Sonus Umbra”, un nom prédestiné pour ce groupe mexicain, exilé depuis peu aux Etats-Unis. Andres Aullet, son leader, a visiblement un faible pour l’imagerie gothique, en témoignent les inspirations retenues pour l’écriture des textes d’une candeur relative. Snapshots from Limbo, premier album de Sonus Umbra, est sorti en 2000 et constitue, à bien des égards, une carte de visite peu flatteuse.

Même si ce mélange des genres – un progressif légèrement teinté de gothique – a déjà été réussi par d’autres, toutes les tentatives développées par le groupe sur ces neuf titres se révèlent assez vaines et l’ensemble ne décolle jamais. Employer le terme de « mélange » est d’ailleurs un peu abusif, en tous cas au sujet de ce premier essai. En effet, les Mexicains pratiquent avant tout un progressif associé à un metal particulièrement rigoriste. Alors que « Doppelganger » pourra faire penser à un Pink Floyd planant, « Seven Masks » met immédiatement sur les rails d’une heure de progressif musclé à la sauce américaine, à mi-chemin entre Dream Theater et Rush, la mise en place et les mélodies accrocheuses en moins.
C’est en premier lieu la voix d’Andres Aullet qui surprend l’auditeur : grave, monocorde et souvent plus parlée que chantée, elle est l’un des indéniables points faibles du disque. A tel point qu’après une première écoute, on risque bien de ne plus supporter ces vocalises à la fois pompeuses et médiocres, qui évoquent ce qui serait arrivé si un Brassens enroué avait joué dans un groupe de rock ! Hélas, la trame instrumentale ne rattrape que très partiellement ce défaut, tant ce que produit le groupe manque de personnalité. Seul émerge du lot le très bon « Soul Dusk », et ses passages acoustiques, mis en valeur par trois percussionnistes invités pour l’occasion, et l’aide d’une participante semi-permanente du groupe, Lisa Francis, au chant.
« Cerise » sur le gâteau, les passages vocaux et instrumentaux sont mal agencés, les interventions de Aullet étant souvent simplement accompagnées d’un passage basse / batterie des plus banales, ou de riffs anodins. Quant on sait en plus que le tout est affligé d’une production moyenne, avec un bémol particulier sur le son de la batterie (la double grosse caisse est massacrée), on comprend bien vite qu’il n’y pas grand chose à sauver sur Snapshots from Limbo

Sauf lors de trop rares moments, les compositions, du niveau d’une simple démo, sont à l’image de leur interprétation : monotones et peu inspirées. On ne peut donc qu’en déconseiller l’acquisition, même si une telle conclusion se formule toujours à regret.