Textures - Polars

Sorti le: 10/03/2004

Par Greg Filibert

Label: Listenable Records

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Le nom de Textures circule depuis quelques temps déjà dans le « milieu » : cette nouvelle sensation du death technique nous vient de Hollande, l’autre pays du metal. À l’été 2003, Polars, auto-produit par le sextuor, voit le jour. S’en suit le travail de promotion auprès des labels et de la presse, d’ordinaire de longue haleine. Mais, une fois n’est pas coutume, celui-ci fut courte durée puisque le groupe a décroché un contrat avec le label français Listenable Records en décembre dernier.

C’est toutes guitares dehors que démarre « Swandive », et d’emblée le nom de Meshuggah s’impose dans les esprits ! Le rythme d’introduction fait penser au grand frère suédois, mais le riff suivant se rapproche plus d’un Atheist. Les bonnes influences ne s’arrêtent pas là, car Textures incorpore un clavier enjolivant de façon non négligeable la musique, qui prend ainsi des allures de Devin Townsend ! Les rythmiques complexes et agressives peuvent côtoyer des arpèges de guitare en son clair, des chœurs et des nappes de synthé, donnant une fraîcheur opportune à l’ensemble.
Les parties instrumentales sont survolées d’une guitare mélodique proche de celle d’un Fredrick Thordendal (Meshuggah), mais qui évite de tomber dans le mimétisme Holdsworthien cher à la référence. Le meilleur exemple est sans conteste « Ostensibly Impregnable », judicieusement choisi comme single et meilleur titre de l’album. L’ensemble est d’ailleurs mis en valeur par une très bonne production, entièrement réalisée par les jeunes loups (enregistrement, mixage, pochette). Même si le son global est un soupçon trop compressé, l’effort est à signaler.
Concernant la voix, si les braillements de Pieter Verpaalen sont hurlés avec conviction, leur aigreur peut en revanche taper sur le système ! La – difficile – mise en place du chant est satisfaisante, bien que parfois maladroite. Le chant clair, co-assuré avec le guitariste Jochem Jacobs, sonne convenablement et fait preuve d’une certaine recherche.
Enfin, Textures aime les claviers, à tel point que des plages entières leurs sont consacrées, comme « Heave », un dispensable quart d’heure de nappes synthétiques où Richard Rietdjik parait s’être assoupi sur ses touches !

Signant un très bon début avec Polars, Textures est à considérer comme un judicieux mélange de références de bon goût, même s’il lui manque peut-être encore cette once de maturité et de génie dans les compositions qui créent un incontournable. Textures est un groupe dont le fort potentiel reste encore à exploiter et pourrait exploser rapidement. À surveiller de près !