Frameshift - Unweaving the Rainbow

Sorti le: 20/02/2004

Par Djul

Label: ProgRock Records

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Attendu depuis quelques temps, le projet de l’Allemand Henning Pauly (Chain) formé autour de James Labrie est présenté comme un disque ambitieux et varié montrant le chanteur de Dream Theater sous un jour différent. Restait à savoir si la qualité des compositions étaient à la hauteur de l’effet d’annonce, le Canadien n’étant pas connu pour mal s’entourer : de Muzzmuller à Leonardo, en passant par Explorer Club, les instigateurs de ses projets ne sont jamais des inconnus du monde progressif.

C’est donc avec un a priori positif que l’on découvre ce Unweaving the Rainbow, mais un peu préoccupé par l’aspect artificiel d’un disque volontairement “patchwork” – même si initialement, les compositions étaient destinées à Chain. Le chanteur de Dream Theater sert en quelque sorte de “liant” puisqu’il s’est impliqué aussi bien dans l’écriture des paroles que dans la composition de ces quinze titres à mi-chemin entre rock énergique, progressif et metal.

Si, comme annoncé avant la sortie de l’album, le but était bien de faire chanter Labrie comme jamais auparavant, le contrat est parfaitement honoré : l’introduction a cappella de “Walking Through Genetic Space” notamment, en représente une bonne illustration, et les différents morceaux balaient très largement le spectre des capacités du chanteur, y compris hors de ses habitudes au sein de Dream Theater.
Saluons également le travail de Pauly, ici multi-instrumentiste (guitariste, bassiste, claviériste, outre son rôle de production et de composition !), et qui a écrit des titres aux arrangements très prononcés et mis en avant, dont la sophistication peut parfois faire penser à Gordian Knot.

Ceux qui avaient du mal à accrocher au chant maniéré et très caractéristique de Labrie ne sortiront pas, malgré tout le mal de Pauly, plus convaincus de l’expérience. Il rend néanmoins honneur à ce dernier, en livrant un disque travaillé, même si parfois le groupe est parfois trop soucieux de s’effacer au profit des lignes de chant, et que le résultat, certes moderne (“The Gene Machine”, “Cultural genetics”), n’est pas à proprement parler toujours progressif. Ce disque fait preuve néanmoins d’une heureuse dose d’originalité et propose une musique rafraîchissante qui n’aura aucun mal à se faire apprécier des fans de Labrie comme des amateurs de rock sophistiqué et construit.

Avec la collaboration de Julien Negro