Pain of Salvation - 12:5

Sorti le: 21/01/2004

Par Djul

Label: InsideOut Music

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Pain of Salvation constitue sans conteste l’un des plus importants et originaux groupes de ces dix dernières années en matière de rock progressif. Bouleversant les catégories musicales et leurs poncifs, PoS véhicule également les émotions de son meneur, Daniel Gildenlöw. Suivant cette règle privilégiant la particularité plutôt que le commun, voici 12:5, album acoustique séparé en triptyque selon un concept mystérieux, autre marque de fabrique des Suédois.

Las : après quelques effets d’annonces alléchants et un tracklisting elliptique, l’album en question se révéle n’être qu’un « unplugged », déguisant sous des titres mystérieux des morceaux déjà connus, tirés de tous leurs albums électriques. Cette maladresse, même involontaire, n’empêchera pas certains de se méprendre sur un contenu qui, commençant par les débuts (« Living Entropia »), revisite cependant de nombreuses compositions, aucune n’étant laissée vierge de d’arrangements originaux (nouvelles introductions comme sur « Undertow », courte improvisation sur « Chainsling »…). Si des titres comme « Oblivion Ocean » ou « Dryad of the Woods » trouvaient naturellement leur place sur 12:5, certains autres surprennent, le plus souvent agréablement : qui aurait pu envisager que des titres rapides, comme «Reconciliation », ou des compositions aussi techniques qu’« Idioglossia » pourraient passer le test de l’acoustique ? Le piano de Frederik Hermansson et les nombreux chœurs ajoutés permettent de donner aux morceaux la densité qu’ils avaient dans leur version originale. C’est « Ashes » qui reçoit le remodelage le plus significatif, puisque cette version est presque apaisée, ce qui fera bondir qui l’aura écoutée dans sa version première, ne serait-ce qu’une seule fois.

Il n’en reste pas moins que c’est évidemment Gildenlöw qui est au cœur du disque, tant sa voix, ici plus à nu que jamais, porte les titres. Ceux qui s’émerveillent de son talent ne peuvent décemment pas passer à côté de cette prestation qui ne contient qu’une « déception », « Second Love » (entremêlée avec « Idioglossia »), laquelle traîne en longueur au détriment de bien d’autres titres que l’on aurait aimé entendre, 12:5 ne durant qu’une petite heure… On reste donc un peu sur sa faim, Pain of Salvation n’offrant qu’une improvisation, assez insignifiante, en guise de nouveauté. Il n’en reste pas moins que ce disque est un témoignage intéressant du groupe, même s’il est bien moins essentiel que le reste d’un discographie qui, avec le futur BE, s’agrandira encore d’un chef d’œuvre… C’est en tout cas ce que la carrière du groupe laisse présager.